Ankara met en garde la France à propos des Kurdes de Syrie
Reuters
Istanbul - Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, s’est dit attristé vendredi par l’appui apporté par la France aux miliciens kurdes opérant en Syrie, y voyant une approche “complètement erronée”.
Il a dit en outre espérer que la France ne sollicite pas l’aide de la Turquie le jour où des “terroristes” se répandront dans le pays en réaction à la politique de la France.
Avant les propos tenus par le président Erdogan, son vice-Premier ministre, Bekir Bozdag, avait vivement critiqué la France.
“Ceux qui s’engagent dans la coopération et la solidarité avec les groupes terroristes contre la Turquie (...) deviendront, comme les terroristes, une cible de la Turquie”, écrit-il sur Twitter. “Nous espérons que la France ne prendra pas une telle mesure irrationnelle”, ajoute-t-il.
A l’issue d’un entretien à l’Elysée, le représentant des Kurdes syriens à Paris, Khaled Issa, avait évoqué jeudi soir l’envoi de troupes françaises, notamment pour “dissuader” de toute progression la Turquie engagée dans une offensive contre les combattants kurdes qu’elle considère comme des “terroristes”.
Vendredi, la France a précisé sa position.
Paris n’exclut pas de “reproportionner” son intervention militaire en Syrie pour atteindre ses objectifs contre l’Etat islamique mais uniquement dans le cadre de la coalition internationale, a indiqué une source à l’Elysée, excluant toute nouvelle opération ou envoi d’hommes à ce stade.
PARIS N’EXCLUT PAS DE “REPROPORTIONNER” SON INTERVENTION
La France, qui compte des forces spéciales en Syrie, ne “prévoit pas de nouvelle opération militaire sur le terrain dans le nord de la Syrie en dehors de la coalition internationale contre l’Etat islamique”, a déclaré cette source.
“Si le président estimait que pour atteindre nos objectifs contre Daech on avait besoin un moment donné de reproportionner notre intervention militaire, il faudrait le faire, mais ce serait dans le cadre existant” de la coalition, a-t-elle ajouté.
Mais à l’heure actuelle le message qui a été passé jeudi soir lors de la rencontre entre Emmanuel Macron et la délégation des Forces démocratiques syriennes (FDS), à dominante kurde, “c’est qu’on avait besoin de la pleine mobilisation des FDS pour poursuivre cette lutte sur le terrain”.
La lutte contre Daech “n’est pas terminée, il y a même des signaux d’une forme de résurgence de l’EI qui ne contrôle plus de villes mais qui reste présent dans la zone de la frontière et d’un risque de dissémination du groupe”.
Minimisant l’irritation d’Ankara, la source à l’Elysée a estimé que cette réaction était “logique vu la sensibilité d’Ankara sur la question du PKK”, le Parti des travailleurs du Kurdistan qui lutte contre Ankara depuis les années 1980.
“Hier on a été très clairs avec la délégation, le PKK est une organisation terroriste”, a-t-elle dit, précisant que la délégation des FDS avait affirmé “qu’il n’y avait pas de lien opérationnel avec le PKK et qu’elle condamnait tout acte terroriste d’où qu’il vienne.”
“POURSUIVRE LE DIALOGUE AVEC LA TURQUIE”
“On va poursuivre le dialogue avec la Turquie, c’est un partenaire important et essentiel pour trouver une solution à la guerre civile syrienne, notre idée n’est pas du tout de rompre les liens”, a ajouté cette source.
La France a toutefois mis une nouvelle fois en garde contre toute progression militaire de la Turquie vers Manbij, une zone où sont basés des combattants kurdes, qui serait aux yeux de Paris “inacceptable”.
Ankara considère les milices kurdes YPG (Unités de protection du peuple), la plus forte composante des FDS, comme une émanation du PKK, qui est considéré par la Turquie, les Etats-Unis et l’Union européenne comme une organisation terroriste.
La Turquie a occupé au début du mois la ville d’Afrin, dans le nord-ouest de la Syrie, après une offensive longue de deux mois visant à chasser les YPG hors de la région.
Dans son intervention, le président Erdogan a dit que les forces turques avaient entamé la préparation d’opérations dans le nord de la Syrie, dans les régions d’Aïn al Arab, de Ras al Aïn et Tel Abyad, et pourraient aller jusqu’en Irak.
La Turquie, a-t-il souligné, n’a aucunement l’intention de nuire aux soldats des pays alliés déployés dans la région, mais elle ne peut permettre aux “militants” de se déplacer librement.
Avant les propos tenus par le président Erdogan, son vice-Premier ministre, Bekir Bozdag, avait vivement critiqué la France.
“Ceux qui s’engagent dans la coopération et la solidarité avec les groupes terroristes contre la Turquie (...) deviendront, comme les terroristes, une cible de la Turquie”, écrit-il sur Twitter. “Nous espérons que la France ne prendra pas une telle mesure irrationnelle”, ajoute-t-il.
A l’issue d’un entretien à l’Elysée, le représentant des Kurdes syriens à Paris, Khaled Issa, avait évoqué jeudi soir l’envoi de troupes françaises, notamment pour “dissuader” de toute progression la Turquie engagée dans une offensive contre les combattants kurdes qu’elle considère comme des “terroristes”.
Vendredi, la France a précisé sa position.
Paris n’exclut pas de “reproportionner” son intervention militaire en Syrie pour atteindre ses objectifs contre l’Etat islamique mais uniquement dans le cadre de la coalition internationale, a indiqué une source à l’Elysée, excluant toute nouvelle opération ou envoi d’hommes à ce stade.
PARIS N’EXCLUT PAS DE “REPROPORTIONNER” SON INTERVENTION
La France, qui compte des forces spéciales en Syrie, ne “prévoit pas de nouvelle opération militaire sur le terrain dans le nord de la Syrie en dehors de la coalition internationale contre l’Etat islamique”, a déclaré cette source.
“Si le président estimait que pour atteindre nos objectifs contre Daech on avait besoin un moment donné de reproportionner notre intervention militaire, il faudrait le faire, mais ce serait dans le cadre existant” de la coalition, a-t-elle ajouté.
Mais à l’heure actuelle le message qui a été passé jeudi soir lors de la rencontre entre Emmanuel Macron et la délégation des Forces démocratiques syriennes (FDS), à dominante kurde, “c’est qu’on avait besoin de la pleine mobilisation des FDS pour poursuivre cette lutte sur le terrain”.
La lutte contre Daech “n’est pas terminée, il y a même des signaux d’une forme de résurgence de l’EI qui ne contrôle plus de villes mais qui reste présent dans la zone de la frontière et d’un risque de dissémination du groupe”.
Minimisant l’irritation d’Ankara, la source à l’Elysée a estimé que cette réaction était “logique vu la sensibilité d’Ankara sur la question du PKK”, le Parti des travailleurs du Kurdistan qui lutte contre Ankara depuis les années 1980.
“Hier on a été très clairs avec la délégation, le PKK est une organisation terroriste”, a-t-elle dit, précisant que la délégation des FDS avait affirmé “qu’il n’y avait pas de lien opérationnel avec le PKK et qu’elle condamnait tout acte terroriste d’où qu’il vienne.”
“POURSUIVRE LE DIALOGUE AVEC LA TURQUIE”
“On va poursuivre le dialogue avec la Turquie, c’est un partenaire important et essentiel pour trouver une solution à la guerre civile syrienne, notre idée n’est pas du tout de rompre les liens”, a ajouté cette source.
La France a toutefois mis une nouvelle fois en garde contre toute progression militaire de la Turquie vers Manbij, une zone où sont basés des combattants kurdes, qui serait aux yeux de Paris “inacceptable”.
Ankara considère les milices kurdes YPG (Unités de protection du peuple), la plus forte composante des FDS, comme une émanation du PKK, qui est considéré par la Turquie, les Etats-Unis et l’Union européenne comme une organisation terroriste.
La Turquie a occupé au début du mois la ville d’Afrin, dans le nord-ouest de la Syrie, après une offensive longue de deux mois visant à chasser les YPG hors de la région.
Dans son intervention, le président Erdogan a dit que les forces turques avaient entamé la préparation d’opérations dans le nord de la Syrie, dans les régions d’Aïn al Arab, de Ras al Aïn et Tel Abyad, et pourraient aller jusqu’en Irak.
La Turquie, a-t-il souligné, n’a aucunement l’intention de nuire aux soldats des pays alliés déployés dans la région, mais elle ne peut permettre aux “militants” de se déplacer librement.