Après la Grèce, les marchés s'inquiètent pour l'Espagne et ses banques
AFP
Paris - Les difficultés croissantes de l'Espagne et de ses banques, en particulier de Bankia, pesaient sur les Bourses européennes qui ont toutes ouvert sur une baisse significative mercredi matin.
La veille, l'espoir d'une intervention de la Banque centrale européenne (BCE) avait soutenu les cours en Europe et à New York.
Mais des articles du Wall Street Journal et du Financial Times, affirmant que la BCE s'oppose à l'idée de Madrid d'injecter des obligations souveraines dans Bankia, qui pourrait les déposer auprès de l'institution monétaire en échange d'argent frais, ont douché mercredi matin l'optimisme.
Bankia, troisième banque du pays par les actifs, a besoin de 23,5 milliards d'euros, dont 19 restent encore à trouver, un casse-tête pour le gouvernement dont les marges de manoeuvre sont très réduites.
"L'Espagne semble avoir remplacé la Grèce, au moins pour l'instant, comme source de tous les maux et cela devrait continuer jusqu'aux élections grecques du 17 juin", a estimé Chris Weston, analyste chez IG Markets.
"Le gouvernement espagnol perd chaque jour un peu plus de crédibilité quant à sa capacité à gérer la restructuration de son secteur bancaire, d'autant que la BCE aurait opposé une fin de non-recevoir aux propositions de recapitalisation de Bankia, nécessitant son intervention indirecte", ont aussi commenté les analystes du Crédit Mutuel-CIC en se référant à l'article du FT.
Et comme l'a souligné M. Weston, "la démission du gouverneur de la Banque d'Espagne M. Ordonez n'aide pas". Miguel Ordonez a annoncé mardi soir son intention de quitter son poste le 10 juin, un mois avant la date prévue.
L'euro accusait également le coup mercredi matin et s'échangeait à son niveau le plus bas depuis près de deux ans face au dollar.
A 07H25 GMT, l'euro valait 1,2462 dollar contre 1,2503 dollar mardi vers 21H00 GMT. La devise européenne était descendue brièvement à 1,2461 dollar mardi, son plus bas niveau depuis le 1er juillet 2010, avant de se reprendre.
Les marchés obligataires étaient également soumis à de fortes tensions, avec un nouveau plus bas historique pour le taux à 10 ans de l'obligation allemande. L'écart entre les taux des obligations à 10 ans de l'Allemagne et de l'Espagne a également atteint mercredi un nouveau record depuis la création de la zone euro.