Après la tempête, plus d'un million de foyers restent sans électricité
lepoint.fr
Les opérations de secours et de rétablissement de lignes électriques ont repris au lever du jour dimanche. Selon les derniers bilans, la plus violente tempête depuis décembre 1999, qui a balayé samedi le Sud-Ouest, a fait quatre morts et prive encore d'électricité plus d'un million de foyers.
De Biarritz à Bordeaux, de nombreux véhicules en stationnement se sont retrouvés ensevelis sous les gravats de murs écroulés ou sous des arbres qui ont cédé au vent. "Le massif forestier aquitain a été fortement touché" par cette "tempête exceptionnelle, dont les proportions sont comparables à celle de 1999", avec des vents violents à plus de 170 km/h, a indiqué le préfet délégué pour la sécurité et la défense de la zone de défense Sud-Ouest Jean-Marc Falcone. "Nous n'avons jamais enregistré de valeurs aussi fortes depuis que les relevés existent", a indiqué Patrick Galois, ingénieur prévisionniste à Météo France. Dans les Pyrénées-Orientales, des pointes jusqu'à 192 km/h ont été enregistrées.
L'alerte rouge levée
Le dispositif d'alerte rouge, qui touchait samedi matin neuf départements a été totalement levé en soirée. 10 départements (9 dans le sud-ouest plus l'Aisne) restent cependant en vigilance orange en raison de risques d'inondations ou de crues. La tempête a fait ployer de nombreux pylônes électriques et plus d'1 million de foyers sont toujours dans le noir selon ERDF (Electricité Réseau Distribution France), qui va attend des renforts venus d'autres pays (Portugal, Allemagne et Grande-Bretagne). Les Pyrénées orientales sont particulièrement touchées avec plus de 200.000 foyers privés de courant à la suite de la rupture d'une ligne très haute tension de 400.000 volts - qui alimente notamment Perpignan - dont les réparations vont nécessiter des moyens lourds.
France Télécom fait état de "dégâts considérables" : les communications mobiles sont très perturbées et quelque 350.000 foyers sont privés de ligne fixe depuis samedi soir, des centraux téléphoniques n'ayant plus d'alimentation électrique. Enfin près de 800 voyageurs, bloqués samedi dans des trains paralysés par la tempête en Gironde, dans les Landes, dans le Lot-et-Garonne et dans les Pyrénées-Atlantiques, sont pris en charge en bus par la SNCF. Le trafic ferroviaire ne devrait pas revenir à la normale dimanche, "compte tenu des nombreuses chutes d'arbres sur les voies", a indiqué la SNCF. Si les grands axes routiers ont été dégagés, de nombreux axes secondaires attendent encore d'être déblayés.
"Nous avons mobilisé tous les moyens qui sont à notre disposition" avec "plus de 5.500 personnes au travail", a souligné samedi le Premier ministre François Fillon au Centre opérationnel de gestion interministérielle des crises, en banlieue parisienne. "Si nécessaire, a-t-il ajouté, nous ferons appel aux moyens militaires pour permettre un rétablissement le plus rapide possible, au moins sur les points stratégiques, de l'électricité du téléphone et des communications". Le ministre de l'Agriculture Michel Barnier a affirmé pour sa part que les "fonds normaux" joueront pour les agriculteurs et que le gouvernement dégagera "les moyens de faire un nouveau plan tempête" comme en 1999, ajoutant que le fonds européen pour les catastrophes naturelles pourra jouer en faveur de la région touchée par la tempête de samedi.