Arabie: une femme déférée devant la justice pour avoir pris le volant
AFP
Ryad - Une Saoudienne arrêtée au volant de sa voiture en dépit de l'interdiction de conduire imposées aux femmes dans le royaume va être déférée devant la justice, a rapporté mercredi le quotidien Okaz.

Elle a affirmé avoir dû prendre le volant car elle avait eu une hémorragie et n'avait pas d'autre moyen de se rendre à l'hô pital, "en l'absence de transports publics" et parce qu'elle ne disposait pas de chauffeur, selon le journal.
L'Arabie saoudite est le seul pays au monde où les femmes n'ont pas le droit de conduire.
Un groupe d'activistes a lancé le 17 juin sur les réseaux sociaux une campagne, baptisée Women2drive, pour braver cette interdiction. 42 femmes ont répondu à l'appel et depuis, des femmes prennent régulièrement le volant dans le royaume, selon ces militantes.
L'icô ne de la campagne est Manal al-Charif, une informaticienne de 32 ans libérée le 30 mai après deux semaines de détention pour avoir mis sur YouTube une vidéo la montrant au volant.
Des animatrices de la campagne pour le droit des femmes de conduire ont affirmé avoir reçu le soutien de la chef de la diplomatie de l'Union européenne, Catherine Ashton, qui a écrit aux autorités saoudiennes.
Celles-ci se basent sur un édit religieux promulgué pour maintenir l'interdiction et invoquent l'opposition des puissants religieux et des milieux conservateurs.
Mais un influent prédicateur, cheikh Abdel Mohsen al-Obeikan, a affirmé que la femme pouvait être autorisée à conduire "à la campagne". Selon la presse, les Saoudiennes prennent souvent le volant dans les zones rurales reculées.
Deux Omanaises ont été arrêtées la semaine dernière alors qu'elles conduisaient dans l'ouest saoudien. Elles avaient dû signer un engagement à ne pas récidiver.
Cinq Saoudiennes ont été arrêtées au volant de leurs voitures fin juin à Jeddah.
Les femmes doivent engager un chauffeur ou, si elles n'en ont pas les moyens, dépendre du bon vouloir des membres masculins de leur famille. Elles sont en outre obligées de sortir voilées et ne peuvent voyager sans escorte de leur mari ou d'un homme de leur famille.