Au Maroc, la situation en Algérie n'a pas suscité un «grand émoi» mais elle «inquiète» (Le Monde)
MAP
Paris - Au Maroc, la mobilisation qui secoue l’Algérie n’a pas suscité un «grand émoi», souligne le journal Le Monde en relevant cependant que «l’élan révolutionnaire» dans le pays voisin «inquiète».
Les politiciens au Maroc «sont restés silencieux» et «les médias en parlent avec précaution», observe le quotidien tout en indiquant que «depuis le 22 février, le royaume suit avec préoccupation, jour après jour, les manifestations contre la candidature du président Abdelaziz Bouteflika à un cinquième mandat, après vingt ans au pouvoir».
«La crainte d’un débordement tourmente les plus hautes sphères du pouvoir, sur fond de conflits diplomatiques entre les deux nations», affirme le journal qui rappelle que la frontière terrestre entre les deux pays est fermée depuis 1994 et que la dernière rencontre entre les chefs d’Etat remonte à 2005.
Le Monde fait état à cet égard d’appréhensions exprimées par l’hebdomadaire Maroc Hebdo dans un éditorial intitulé : « La bombe algérienne» et d’inquiétudes manifestées par l’écrivain Taher Benjelloun sur le site Le360, «un média proche du palais royal», ainsi que d’une analyse du politologue Mustapha Sehimi qui prévient notamment que «si la crise s’aggrave, il pourrait y avoir une forte pression migratoire au niveau d’Oujda, à la frontière, où beaucoup d’Algériens ont encore de la famille, et il sera difficile de les refouler»
Le journal français considère, à ce propos, qu’ «une déstabilisation de l’Algérie ferait planer des risques sécuritaires dans tout le Maghreb mais aussi au Sahel, où les frontières sont poreuses et la menace terroriste très élevée».
La crainte d’une contagion de la contestation dans les pays voisins, à l’image des «printemps arabes», est encore difficile à évaluer mais reste peu probable, estiment cependant des experts cités par le quotidien.
Pour Le Monde, «l’autre préoccupation concerne bien entendu le dossier du Sahara, où le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, a proclamé en 1976 une République arabe sahraouie démocratique (RASD) et réclame depuis un référendum d’autodétermination».
Et le journal de rappeler que «la question envenime les relations entre Rabat et Alger depuis plus de quarante ans».
« Bloquées depuis 2012, des discussions ont finalement eu lieu en décembre 2018 à Genève sous l’égide des Nations unies. Le Maroc et le Polisario se sont rencontrés lors d’une table ronde en présence de représentants de l’Algérie et de la Mauritanie et devaient se revoir début 2019», détaille-t-il.
Le quotidien note, par ailleurs, que «sur les réseaux sociaux, le ton est différent». «Le soulèvement en Algérie a nourri un sentiment ambivalent. Des internautes marocains soulignent avec admiration le +civisme+ de leurs voisins lors des manifestations et critiquent +l’humiliation+ que le peuple subit», relève-t-il en observant toutefois que «d’autres ont mal supporté les références au Maroc pendant les rassemblements en Algérie, où le président, né il y a quatre-vingt-deux ans à Oujda, dans le nord-est du royaume, est surnommé péjorativement «el Marokki» (le Marocain)».
«Vendredi à Alger, des manifestants ont mis en scène l’enterrement de l’octogénaire en transportant un cercueil vide surmonté de son portrait et enveloppé du drapeau du Maroc. Un symbole qui a provoqué la colère de certains internautes», rapporte Le Monde.
«La crainte d’un débordement tourmente les plus hautes sphères du pouvoir, sur fond de conflits diplomatiques entre les deux nations», affirme le journal qui rappelle que la frontière terrestre entre les deux pays est fermée depuis 1994 et que la dernière rencontre entre les chefs d’Etat remonte à 2005.
Le Monde fait état à cet égard d’appréhensions exprimées par l’hebdomadaire Maroc Hebdo dans un éditorial intitulé : « La bombe algérienne» et d’inquiétudes manifestées par l’écrivain Taher Benjelloun sur le site Le360, «un média proche du palais royal», ainsi que d’une analyse du politologue Mustapha Sehimi qui prévient notamment que «si la crise s’aggrave, il pourrait y avoir une forte pression migratoire au niveau d’Oujda, à la frontière, où beaucoup d’Algériens ont encore de la famille, et il sera difficile de les refouler»
Le journal français considère, à ce propos, qu’ «une déstabilisation de l’Algérie ferait planer des risques sécuritaires dans tout le Maghreb mais aussi au Sahel, où les frontières sont poreuses et la menace terroriste très élevée».
La crainte d’une contagion de la contestation dans les pays voisins, à l’image des «printemps arabes», est encore difficile à évaluer mais reste peu probable, estiment cependant des experts cités par le quotidien.
Pour Le Monde, «l’autre préoccupation concerne bien entendu le dossier du Sahara, où le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, a proclamé en 1976 une République arabe sahraouie démocratique (RASD) et réclame depuis un référendum d’autodétermination».
Et le journal de rappeler que «la question envenime les relations entre Rabat et Alger depuis plus de quarante ans».
« Bloquées depuis 2012, des discussions ont finalement eu lieu en décembre 2018 à Genève sous l’égide des Nations unies. Le Maroc et le Polisario se sont rencontrés lors d’une table ronde en présence de représentants de l’Algérie et de la Mauritanie et devaient se revoir début 2019», détaille-t-il.
Le quotidien note, par ailleurs, que «sur les réseaux sociaux, le ton est différent». «Le soulèvement en Algérie a nourri un sentiment ambivalent. Des internautes marocains soulignent avec admiration le +civisme+ de leurs voisins lors des manifestations et critiquent +l’humiliation+ que le peuple subit», relève-t-il en observant toutefois que «d’autres ont mal supporté les références au Maroc pendant les rassemblements en Algérie, où le président, né il y a quatre-vingt-deux ans à Oujda, dans le nord-est du royaume, est surnommé péjorativement «el Marokki» (le Marocain)».
«Vendredi à Alger, des manifestants ont mis en scène l’enterrement de l’octogénaire en transportant un cercueil vide surmonté de son portrait et enveloppé du drapeau du Maroc. Un symbole qui a provoqué la colère de certains internautes», rapporte Le Monde.