Ayasofya, l’universalité d’un lieu de culte historique
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Le 24 juillet, 86 ans après avoir été transformée en musée, Ayasofya retrouvera son statut de mosquée suite à une décision du conseil d’Etat turc.
Si cette reconversion en tant que lieu de culte est saluée par de nombreux croyants des trois religions monothéistes à travers le monde, elle demeure néanmoins décriée par les détracteurs de la Turquie, qui y voient un rejet de l’héritage d’Ataturk ou encore un geste politique d’islamisation du territoire, des réactions qui selon le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin, sont basées sur d’anciens présupposés ou préjugés, l’Etat turc garantissant la liberté de religion.
En effet, si nombreux soutiennent la décision de la Turquie, à l’instar des dirigeants des communautés musulmanes du monde entier, d’autres contestent cette reconversion comme l’UNESCO qui, à travers un communiqué publié le 10 juillet, a déclaré "regretter vivement la décision des autorités turques". Le Pape lui-même s’est dit « très affligé » par la conversion de l’ex-basilique en mosquée. Une réaction du souverain pontife critiquée par le prêtre allemand jésuite, Felix Korner, connu pour ses recherches sur l’Islam et qui estime que "le croyant ne doit pas être gêné ou dérangé de la réouverture de Sainte-Sophie à la prière".
‘’La décision de Sainte-Sophie et ses implications géopolitiques’’
Par ailleurs, lors d’un séminaire virtuel qui s’est tenu samedi dernier et intitulé ‘’La décision de Sainte-Sophie et ses implications géopolitiques’’, organisé par Le Centre pour l’Islam et les Affaires mondiales (CIGA) basé à Istanbul, les participants ont indiqué que la décision de la Turquie montre sa capacité ‘’à affirmer sa souveraineté et sa volonté’’.
Selon le directeur du centre, Al-Arian, ‘’la conversion de Sainte-Sophie en musée portait sur l'évolution d'un État turc laïque fort et en partie sur l'apaisement de l’Occident’’.
Toujours selon Al-Arian, il est à noter que 400 églises et synagogues ont été restaurées en Turquie avec le soutien de l’Etat.
‘’Lorsque l'Inquisition espagnole a eu lieu vers la fin du 15ème siècle, alors que des centaines et des centaines de mosquées et de bâtiments religieux [ont été convertis] en églises et bâtiments catholiques sans que personne n'en parle, témoigne de l'hypocrisie dont nous sommes témoins aujourd’hui’’, a partagé Al-Arian.
‘’Sainte-Sophie était une mosquée en 1934 et aucune question n'a été posée lorsqu'elle a été convertie en musée ; aucun parti n'a demandé à ce qu'elle devienne une église’’, a-t-il conclu.
- Les oeuvres architecturales ottomanes reconverties à travers l’Europe:
En voyageant à travers les terres qui constituaient l'Empire ottoman, un architecte a localisé les édifices turcs dans 18 pays et a constaté qu’au moins 329 d'entre eux ont été transformés en églises ou en clochers.
En effet, Mehmet Emin Yilmaz, qui a exploré l’Europe ces 10 dernières années sur les traces des vestiges ottomans, a localisé les œuvres architecturales turques et identifié les mosquées, les lieux islamiques et les mausolées qui ont été transformés en églises ou clochers.
- Un site emblématique, une histoire préservée:
Située dans le quartier « Sultan Ahmet » de la ville d’'Istanbul, Sainte-Sophie est un édifice artistique et architectural unique en son genre, qui a été utilisé pendant 481 ans comme mosquée, puis transformé en musée en 1934. Il s’agit de l’un des monuments architecturaux les plus en vue dans l'histoire du Moyen-Orient.
Le monument emblématique a initialement été construit sous forme d'église à l'époque byzantine. Après la conquête d'Istanbul par le sultan ottoman Mehmed II en 1453, le monument historique a été transformé en mosquée. C’est en 1934 que le gouvernement turc de l’époque décide de convertir Ayasofya en musée.
Les murs de la mosquée sont couverts d’oeuvres d’art d’inspiration chrétienne, dont une mosaïque de la Vierge Marie et de l’Enfant Jésus qui se situe dans le hall principal. Des joyaux historiques qui seront conservés comme ils le sont déjà depuis 500 ans. En effet, l’intégralité des aspects historiques et culturels du lieu seront préservés.
- Ouverte aux croyants et non croyants:
Ainsi, malgré son changement de statut, Ayasofya demeurera ouverte à tous, croyants, non croyants, musulmans, chrétiens,… Certaines dispositions seront prises durant les heures de prières des musulmans comme couvrir les mosaïques d’un rideau.
Des mesures et des préparatifs mis en place avant l’ouverture officielle à la prière, prévue le vendredi 24 juillet et dont le président turc, Recep Tayyip Erdogan, est venu constater les avancements dimanche dernier.
Ayasofya retrouve donc son statut de mosquée, un lieu de culte historique dont l’universalité n’en sera pas pour autant atténuée, car si les musulmans pourront désormais venir y accomplir la prière, la beauté du site et les traces de son passage à travers l’histoire continueront d’être admirés par ses nombreux visiteurs.
En effet, si nombreux soutiennent la décision de la Turquie, à l’instar des dirigeants des communautés musulmanes du monde entier, d’autres contestent cette reconversion comme l’UNESCO qui, à travers un communiqué publié le 10 juillet, a déclaré "regretter vivement la décision des autorités turques". Le Pape lui-même s’est dit « très affligé » par la conversion de l’ex-basilique en mosquée. Une réaction du souverain pontife critiquée par le prêtre allemand jésuite, Felix Korner, connu pour ses recherches sur l’Islam et qui estime que "le croyant ne doit pas être gêné ou dérangé de la réouverture de Sainte-Sophie à la prière".
‘’La décision de Sainte-Sophie et ses implications géopolitiques’’
Par ailleurs, lors d’un séminaire virtuel qui s’est tenu samedi dernier et intitulé ‘’La décision de Sainte-Sophie et ses implications géopolitiques’’, organisé par Le Centre pour l’Islam et les Affaires mondiales (CIGA) basé à Istanbul, les participants ont indiqué que la décision de la Turquie montre sa capacité ‘’à affirmer sa souveraineté et sa volonté’’.
Selon le directeur du centre, Al-Arian, ‘’la conversion de Sainte-Sophie en musée portait sur l'évolution d'un État turc laïque fort et en partie sur l'apaisement de l’Occident’’.
Toujours selon Al-Arian, il est à noter que 400 églises et synagogues ont été restaurées en Turquie avec le soutien de l’Etat.
‘’Lorsque l'Inquisition espagnole a eu lieu vers la fin du 15ème siècle, alors que des centaines et des centaines de mosquées et de bâtiments religieux [ont été convertis] en églises et bâtiments catholiques sans que personne n'en parle, témoigne de l'hypocrisie dont nous sommes témoins aujourd’hui’’, a partagé Al-Arian.
‘’Sainte-Sophie était une mosquée en 1934 et aucune question n'a été posée lorsqu'elle a été convertie en musée ; aucun parti n'a demandé à ce qu'elle devienne une église’’, a-t-il conclu.
- Les oeuvres architecturales ottomanes reconverties à travers l’Europe:
En voyageant à travers les terres qui constituaient l'Empire ottoman, un architecte a localisé les édifices turcs dans 18 pays et a constaté qu’au moins 329 d'entre eux ont été transformés en églises ou en clochers.
En effet, Mehmet Emin Yilmaz, qui a exploré l’Europe ces 10 dernières années sur les traces des vestiges ottomans, a localisé les œuvres architecturales turques et identifié les mosquées, les lieux islamiques et les mausolées qui ont été transformés en églises ou clochers.
- Un site emblématique, une histoire préservée:
Située dans le quartier « Sultan Ahmet » de la ville d’'Istanbul, Sainte-Sophie est un édifice artistique et architectural unique en son genre, qui a été utilisé pendant 481 ans comme mosquée, puis transformé en musée en 1934. Il s’agit de l’un des monuments architecturaux les plus en vue dans l'histoire du Moyen-Orient.
Le monument emblématique a initialement été construit sous forme d'église à l'époque byzantine. Après la conquête d'Istanbul par le sultan ottoman Mehmed II en 1453, le monument historique a été transformé en mosquée. C’est en 1934 que le gouvernement turc de l’époque décide de convertir Ayasofya en musée.
Les murs de la mosquée sont couverts d’oeuvres d’art d’inspiration chrétienne, dont une mosaïque de la Vierge Marie et de l’Enfant Jésus qui se situe dans le hall principal. Des joyaux historiques qui seront conservés comme ils le sont déjà depuis 500 ans. En effet, l’intégralité des aspects historiques et culturels du lieu seront préservés.
- Ouverte aux croyants et non croyants:
Ainsi, malgré son changement de statut, Ayasofya demeurera ouverte à tous, croyants, non croyants, musulmans, chrétiens,… Certaines dispositions seront prises durant les heures de prières des musulmans comme couvrir les mosaïques d’un rideau.
Des mesures et des préparatifs mis en place avant l’ouverture officielle à la prière, prévue le vendredi 24 juillet et dont le président turc, Recep Tayyip Erdogan, est venu constater les avancements dimanche dernier.
Ayasofya retrouve donc son statut de mosquée, un lieu de culte historique dont l’universalité n’en sera pas pour autant atténuée, car si les musulmans pourront désormais venir y accomplir la prière, la beauté du site et les traces de son passage à travers l’histoire continueront d’être admirés par ses nombreux visiteurs.