Bachar el-Assad est d'accord pour quitter le pouvoir, selon l'ambassadeur de Russie en France
Sipa
Paris - L'ambassadeur de Russie en France Alexandre Orlov a affirmé vendredi que le président syrien avait accepté de partir, mais de "façon civilisée", dans le cadre de la réunion du groupe d'action sur la Syrie le 30 juin dernier.
Alexandre Orlov a reconnu que ce "sera difficile" pour le président syrien de "rester après tout ce qui s'est passé".
Le document final qui a conclu la réunion des diplomates composant le Groupe d'action pour la Syrie (cinq membres permanents du Conseil de sécurité et Turquie), le 30 juin, fixait les étapes pour une transition politique dans le pays.
Moscou avait refusé une formulation du texte permettant d'exclure "ceux dont la présence et la participation saperaient la crédibilité de la transition et mettraient en péril la stabilité et la réconciliation". Autrement dit, Bachar el-Assad, dont l'Occident et l'opposition syrienne souhaitent clairement que le départ soit un préalable à la transition. Le document final n'exigeait donc pas le départ de Bachar el-Assad.
Alexandre Orlov a précisé que la Russie ne défendait pas le président syrien, "mais l'ordre international tel qu'il s'est créé après 1945 autour des Nations unies, avec un certain nombre de principes du droit international, comme la non-ingérence dans les affaires intérieures, le respect de la souveraineté et l'intégrité territoriale".
"Nous n'avons pas de lien particulier avec le régime Assad, avec le président syrien, mais c'est une affaire pour nous de principe qui dépasse, et de loin, ce qui se passe en Syrie".
Alors que le Conseil de sécurité de l'ONU devrait se prononcer ce vendredi sur une résolution prolongeant la mission des observateurs déployés sur place, l'ambassadeur a précisé que leur présence était "essentielle". "Bien sûr, la Russie va voter pour cette résolution".
Depuis 16 mois, le régime alaouite mène une répression meurtrière contre le mouvement de contestation né en mars 2011. La situation a encore dégénéré ces derniers mois avec des affrontements entre troupes syriennes et insurgés. On estime que plus de 17.000 personnes ont perdu la vie dans les combats. La trêve supposée être entrée en vigueur le 12 avril dernier dans le cadre du plan de paix proposé par l'émissaire des Nations unies et de la Ligue arabe Kofi Annan n'a jamais tenu.