Bahreïn: appel à des manifestations le jour de la levée de l'état d'urgence
AFP
Dubaï - Des militants ont appelé sur internet à des manifestations mercredi à Bahreïn, le jour où l'armée retirait ses unités de Manama en application de la levée de l'état d'urgence imposé depuis la mi-mars.
Une manifestation est prévue à Manama en fin d'après-midi alors que la population dans les villages chiites a été invitée à manifester durant la journée, a indiqué à l'AFP une militante des droits de l'Homme qui a requis l'anonymat.
Selon elle, "une marche sera organisée aussi vendredi en direction de la place" de la Perle, épicentre de la contestation, que les autorités ont rasée en mettant fin par la force à la mi-mars au mouvement de protestation.
Ces appels à des manifestations interviennent alors que les forces de sécurité et de la Garde nationale ont commencé à se déployer sur les principales avenues de la capitale et autour des bâtiments publics, selon des habitants.
Ces forces ont relevé les unités militaires et leurs blindés, dont la mission se termine avec la levée mercredi de l'état d'urgence, décidée par les autorités.
Dans un communiqué, Amnesty International a mis en garde contre un recours "excessif" à la force contre les protestataires qui ont prévu de manifester.
"Les autorités ne doivent commettre les mêmes erreurs qu'en février et en mars, lorsque de larges protestations pacifiques ont été violemment réprimées par les forces de sécurité", écrit le directeur d'Amnesty pour le Moyen-Orient et l'Afrique du nord, Malcolm Smart.
"Avec la levée de l'état d'urgence, les autorités doivent permettre aux gens d'exercer pacifiquement leurs droits à la liberté d'expression et de rassemblement", ajoute-t-il.
La situation demeure tendue à Bahreïn, pays à majorité chiite et dirigé par une dynastie sunnite depuis la répression à la mi-mars des protestations populaires réclamant des réformes.
Alors que le roi, Hamad Ben Issa Al-Khalifa, appelait mardi à un dialogue national en juillet, le chef du principal groupe de l'opposition chiite Al-Wefaq, Ali Salmane, et trois responsables du mouvement, étaient convoqués au parquet militaire où ils ont été interrogés pendant cinq heures selon ce groupe.
La vague de protestations et sa répression ont fait entre la mi-février et la mi-mars 24 morts, selon Manama. Quatre manifestants sont morts depuis en détention.