Baignades artificielles et piscines biologiques doivent être mieux encadrées

AFP

Paris - Il est urgent de réglementer les baignades "artificielles" accueillant le public, telles que les étangs artificiels, barrages, réservoirs ou encore les piscines à traitement biologique, a estimé dans un avis jeudi l'Agence santé-environnement (Afsset).

Baignades artificielles et piscines biologiques doivent être mieux encadrées
L'expertise conduite à la demande du gouvernement par l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail conclut qu'une "réglementation stricte soit mise en place pour la protection des baigneurs dans ces baignades artificielles ouvertes au public".

Elle demande en particulier leur recensement et la mise en place d'analyses microbiologiques de l'eau. Sans attendre les résultats, ces lieux de baignades devront identifier les sources d'éventuelle pollution, mettre en place des mesures d'hygiène (douches, toilettes) et imposer un délai maximal de 12 heures pour le renouvellement de l'eau par filtration ou apport d'eau neuve.

Les piscines dites "naturelles" ou "biologiques", qui recourent à des plantes pour apurer l'eau, font l'objet d'un chapitre particulier. "Le niveau de maîtrise des risques sanitaires proposé par les constructeurs est aujourd'hui insuffisant pour un développement libre de ces baignades en fréquentation publique", estime l'Afsset.

La création en 2002 de la première piscine de ce type en France à Combloux, en Haute-Savoie, avait pris de court les autorités, puisqu'il n'existe pas de réglementation à ce sujet. Des plantes disposées dans les bassins de filtrage et de régénération de ce plan d'eau de 4.500m2, dont 1.500 m2 consacrés à la baignade, assurent le traitement de l'eau. Aucun produit chimique n'est utilisé. La piscine de Combloux, autorisée à titre transitoire, a depuis fait des émules, notamment au camping Utopia de Rambouillet, motivant la demande d'expertise de l'Afsset.

Le traitement naturel et sans chlore des piscines biologiques doit selon elle "être complété par un système efficace de maîtrise des agents pathogènes potentiels et des algues".

Si l'Afsset juge la libre commercialisation des piscines biologiques "prématurée", elle recommande de reconduire le statut expérimental de celles qui existent déjà, et d'"encourager" un programme expérimental, avec un suivi hebdomadaire de la qualité des eaux.

Une "dizaine" de nouvelles baignades de ce type pourraient être autorisées à titre dérogatoire, avec un renforcement du suivi sanitaire. Les concepteurs "sont invités à faire un effort de recherche", pour améliorer la conception des installations.


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