Bangladesh: violences et grève générale à la veille d'élections
AFP
Dacca - Des violences faisant au moins un mort ont éclaté samedi au Bangladesh où l'opposition a appelé à une grève générale à la veille d'élections législatives qu'elle a qualifiées de "farce" et qu'elle boycotte.
Un militant de l'opposition a été tué et des dizaines de bureaux de vote ont été attaqués samedi, ont indiqué des responsables. Selon la police, ce manifestant a été tué à Patgram (sud) dans des affrontements avec des partisans de l'Awami League au pouvoir.
Des manifestants ont mis le feu ou tenté d'incendier 34 bureaux de vote lors de la première journée samedi de la grève générale de 48h, ont indiqué la police et des responsables du scrutin. Mais ces attaques n'empêcheront pas la tenue des élections, ont-ils assuré, annonçant que des mesures supplémentaires avaient été prises pour que les électeurs puissent aller voter.
Depuis octobre, environ 150 personnes ont été tuées dans des violences politiques et le déploiement massif de quelque 50.000 soldats pour sécuriser les bureaux de vote n'a pas suffi à mettre un terme aux troubles.
Le Parti nationaliste du Bangladesh (BNP) est la principale formation des 21 partis d'opposition qui refusent de participer aux élections législatives de dimanche, tandis que les Etats-Unis, l'Union européenne et le Commonwealth ont refusé d'envoyer des observateurs.
Avec le boycott, la Première ministre, Sheikh Hasina Wajed, est assurée d'être reconduite, mais ce scrutin faussé risque d'aggraver les violences dans le pays. Et si sa victoire ne fait donc aucun doute, sa légitimité sera très affaiblie sans la participation du BNP et de ses alliés.
L'opposition avait réclamé la démission du gouvernement et la mise en place d'un gouvernement neutre et provisoire avant l'organisation d'élections, comme ce fut le cas dans le passé, mais la Première ministre a refusé.
Elle avait une nouvelle fois redit jeudi à la télévision sa détermination à mener le processus électoral à son terme, accusant le chef de l'opposition, Mme Khaleda Zia, d'avoir "pris le pays en otage" en organisant grèves et blocages avant le scrutin.
Le Dhaka Tribune titrait samedi: "Tensions, des élections sous la peur", tandis que tous les journaux publiaient des photos des dernières victimes de la violence, beaucoup d'entre eux avec d'horribles brûlures.
L'acrimonieuse rivalité entre Hasina et Zia a empêché tout compromis entre les deux femmes, et le chef de l'opposition est de facto placée en résidence surveillée depuis la fin décembre.
La menace extrémiste
Khaleda Zia a exhorté vendredi les Bangladais à ne pas participer aux élections. "J'appelle mes compatriotes bangladais à boycotter totalement cette farce scandaleuse", a-t-elle lancé, accusant Sheikh Hasina de "tuer la démocratie".
Le Bangladesh a connu cette année les violences les plus meurtrières depuis sa création en 1971 (à la suite de son indépendance du Pakistan), avec entre 300 et 500 morts selon les sources, dont 140 depuis octobre dans des manifestations.
Ces violences sont également liées aux condamnations à mort prononcées par un tribunal controversé jugeant les crimes de guerre commis en 1971.
Elles ont été imputées aux partisans du Jamaat-e-Islami, le principal parti islamiste interdit de participer aux élections - allié du BNP - et dont les dirigeants ou ex-dirigeants sont les principaux accusés dans ces procès. Plusieurs ont déjà été pendus.
Pour Imitiaz Ahmed, professeur à l'université de Dacca, "la violence pourrait s'aggraver après les élections sans une recherche de consensus" entre la majorité et l'opposition.
D'un côté, le BNP pourrait intensifier ses manifestations, de l'autre, le gouvernement pourrait "se raidir", a-t-il averti.
L'instabilité et les grèves générales et blocus qui affectent depuis des mois le huitième pays le plus peuplé du monde nuit gravement à l'économie et aux 154 millions de Bangladais, dont un sur trois vit sous le seuil de pauvreté.
Des manifestants ont mis le feu ou tenté d'incendier 34 bureaux de vote lors de la première journée samedi de la grève générale de 48h, ont indiqué la police et des responsables du scrutin. Mais ces attaques n'empêcheront pas la tenue des élections, ont-ils assuré, annonçant que des mesures supplémentaires avaient été prises pour que les électeurs puissent aller voter.
Depuis octobre, environ 150 personnes ont été tuées dans des violences politiques et le déploiement massif de quelque 50.000 soldats pour sécuriser les bureaux de vote n'a pas suffi à mettre un terme aux troubles.
Le Parti nationaliste du Bangladesh (BNP) est la principale formation des 21 partis d'opposition qui refusent de participer aux élections législatives de dimanche, tandis que les Etats-Unis, l'Union européenne et le Commonwealth ont refusé d'envoyer des observateurs.
Avec le boycott, la Première ministre, Sheikh Hasina Wajed, est assurée d'être reconduite, mais ce scrutin faussé risque d'aggraver les violences dans le pays. Et si sa victoire ne fait donc aucun doute, sa légitimité sera très affaiblie sans la participation du BNP et de ses alliés.
L'opposition avait réclamé la démission du gouvernement et la mise en place d'un gouvernement neutre et provisoire avant l'organisation d'élections, comme ce fut le cas dans le passé, mais la Première ministre a refusé.
Elle avait une nouvelle fois redit jeudi à la télévision sa détermination à mener le processus électoral à son terme, accusant le chef de l'opposition, Mme Khaleda Zia, d'avoir "pris le pays en otage" en organisant grèves et blocages avant le scrutin.
Le Dhaka Tribune titrait samedi: "Tensions, des élections sous la peur", tandis que tous les journaux publiaient des photos des dernières victimes de la violence, beaucoup d'entre eux avec d'horribles brûlures.
L'acrimonieuse rivalité entre Hasina et Zia a empêché tout compromis entre les deux femmes, et le chef de l'opposition est de facto placée en résidence surveillée depuis la fin décembre.
La menace extrémiste
Khaleda Zia a exhorté vendredi les Bangladais à ne pas participer aux élections. "J'appelle mes compatriotes bangladais à boycotter totalement cette farce scandaleuse", a-t-elle lancé, accusant Sheikh Hasina de "tuer la démocratie".
Le Bangladesh a connu cette année les violences les plus meurtrières depuis sa création en 1971 (à la suite de son indépendance du Pakistan), avec entre 300 et 500 morts selon les sources, dont 140 depuis octobre dans des manifestations.
Ces violences sont également liées aux condamnations à mort prononcées par un tribunal controversé jugeant les crimes de guerre commis en 1971.
Elles ont été imputées aux partisans du Jamaat-e-Islami, le principal parti islamiste interdit de participer aux élections - allié du BNP - et dont les dirigeants ou ex-dirigeants sont les principaux accusés dans ces procès. Plusieurs ont déjà été pendus.
Pour Imitiaz Ahmed, professeur à l'université de Dacca, "la violence pourrait s'aggraver après les élections sans une recherche de consensus" entre la majorité et l'opposition.
D'un côté, le BNP pourrait intensifier ses manifestations, de l'autre, le gouvernement pourrait "se raidir", a-t-il averti.
L'instabilité et les grèves générales et blocus qui affectent depuis des mois le huitième pays le plus peuplé du monde nuit gravement à l'économie et aux 154 millions de Bangladais, dont un sur trois vit sous le seuil de pauvreté.