Ben Laden: un médecin pakistanais, arrêté pour trahison, a aidé les USA

AFP

Washington - Le secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, a fait part vendredi de son "inquiétude" sur le sort d'un médecin pakistanais qui a aidé les Etats-Unis à trouver Oussama Ben Laden et qui est accusé de trahison dans son pays.

Lors d'un entretien sur la chaîne américaine CBS, Leon Panetta a révélé que ce médecin, Shikal Afridi, arrêté au Pakistan, travaillait en réalité pour les services de renseignements américains, sous couvert d'effectuer des enquêtes de santé à Abbottabad, la ville-garnison où Ben Laden a été tué par les forces spéciales américaines le 2 mai dernier.

"Je suis très inquiet de savoir ce que les Pakistanais ont fait de cet individu (...) qui, en réalité, aidait à fournir des renseignements qui ont été très utiles à l'opération" d'élimation du chef d'Al-Qaïda, a déclaré Leon Panetta, ancien patron de la CIA.

Le Dr Shikal Afridi, arrêté et inculpé de trahison au Pakistan, effectuait notamment des tests d'ADN destinés à vérifier la présence à Abbottabad de Ben Laden et de s'assurer de son identité.

"Il n'a jamais en aucun cas trahi le Pakistan", a estimé le chef du Pentagone.

"Le Pakistan et les Etats-Unis font cause commune contre le terrorisme (...) et je pense que prendre de telles mesures contre quelqu'un qui aidait à combattre le terrorisme, c'est, de leur part (les Pakistanais, ndlr), une véritable erreur", a ajouté le responsable américain.

Leon Panetta a part ailleurs affirmé qu'il croyait toujours que quelqu'un de haut placé au Pakistan savait où Ben Laden se cachait avant que les Américains le trouvent, mais qu'il n'en avait pas la "preuve indiscutable".

Il a notamment relevé que, d'après les renseignements, des hélicoptères militaires pakistanais avaient survolé la maison de Ben Laden, protégée par des murs de près de cinq mètres de hauteur.

"On pourrait penser que quelqu'un se serait dit: mais qu'est ce qui se passe donc là (dans cette maison)", a-t-il dit.

Le raid américain a engendré un net refroidissement des relations entre Washington et Islamabad, son allié-clé dans sa "guerre contre le terrorisme" depuis fin 2001. La toute puissante armée pakistanaise reproche aux Etats-Unis de ne pas l'avoir avertie de l'attaque et d'avoir ainsi violé la souveraineté du pays.


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