Berlin en tête de la relance en Europe, avec un plan de 50 milliards d'euros
Le Monde.fr/Marie de Vergès
Outre-Rhin, la lutte contre la récession l'a emporté sur la bataille des partis. Dans la nuit du lundi 12 au mardi 13 janvier, la grande coalition gouvernementale, qui rassemble les unions chrétiennes CDU-CSU et les sociaux-démocrates du SPD, a adopté un deuxième plan de relance.
D'une ampleur historique pour la République fédérale : 50 milliards d'euros, soit 2 % du PIB, répartis sur deux ans. L'Allemagne de la chancelière Angela Merkel prend désormais la tête de l'Europe dans la réponse à la crise.
Le paquet se décline en deux axes principaux. D'abord, "un grand pacte pour l'investissement". Jusqu'à 18 milliards d'euros seront consacrés à l'éducation et à la formation, ainsi qu'à des projets d'infrastructures dans les communes. Le deuxième volet du plan prévoit des baisses d'impôts et de cotisations, d'un montant de 18 milliards d'euros également, pour les particuliers et les entreprises : allégement du taux d'imposition pour les revenus les moins élevés, prime exceptionnelle de 100 euros par enfant, réduction du taux de cotisation à l'assurance-maladie. Au programme aussi : des aides au secteur automobile, notamment via une prime à la casse qui doit encourager l'achat de voitures propres.
L'Allemagne devrait aussi adopter un fonds de sauvetage des entreprises, doté de 100 milliards d'euros. Sur le modèle du plan d'aide au secteur bancaire, le gouvernement envisage de proposer aux entreprises des garanties pour leur permettre de se financer. En revanche, l'Etat ne devrait pas prendre de participations dans les groupes en difficulté.
L'accord trouvé lundi soir, après six heures de négociations, signe l'épilogue de plusieurs semaines de débats houleux entre les deux partis.
HAUSSE DU CHÔMAGE
Les conservateurs et les sociaux-démocrates, qui s'affronteront aux élections législatives en septembre, se disputaient sur la nature des mesures du plan. Notamment sur les baisses d'impôt, auxquelles s'opposait le SPD. Mais à neuf mois des élections, les deux partenaires gouvernementaux ont choisi de s'entendre, aucun ne souhaitant être accusé d'immobilisme face à la dégradation de l'économie.
Car il y a urgence à agir : la crise a bel et bien rattrapé l'Allemagne. Le chômage vient de repartir à la hausse et les commandes industrielles s'effondrent. La première économie européenne risque de connaître en 2009 sa pire récession depuis la guerre, avec une contraction du PIB pouvant aller jusqu'à 3 %. Le premier paquet de mesures de 31 milliards d'euros, adopté en novembre, était jugé insuffisant par des experts, en Allemagne et à l'étranger. Même si certains critiquent un virage "trop tardif", Angela Merkel veut faire taire ceux qui l'ont accusée de tergiverser à l'automne. "La chancelière des petits pas", "Madame No", "Angela sans courage" : ces derniers mois, elle s'est vue affublée d'une multitude de sobriquets désobligeants.
Longtemps arc-boutée sur la discipline budgétaire, la chancelière sait que ce nouveau paquet va peser sur les finances publiques. Berlin doute de pouvoir rester dans les clous du pacte de stabilité qui circonscrit le déficit à 3 % du PIB. En 2010, "nous risquons de dépasser les 4 %", s'inquiète Carsten Schneider, expert budgétaire du SPD.
Le paquet se décline en deux axes principaux. D'abord, "un grand pacte pour l'investissement". Jusqu'à 18 milliards d'euros seront consacrés à l'éducation et à la formation, ainsi qu'à des projets d'infrastructures dans les communes. Le deuxième volet du plan prévoit des baisses d'impôts et de cotisations, d'un montant de 18 milliards d'euros également, pour les particuliers et les entreprises : allégement du taux d'imposition pour les revenus les moins élevés, prime exceptionnelle de 100 euros par enfant, réduction du taux de cotisation à l'assurance-maladie. Au programme aussi : des aides au secteur automobile, notamment via une prime à la casse qui doit encourager l'achat de voitures propres.
L'Allemagne devrait aussi adopter un fonds de sauvetage des entreprises, doté de 100 milliards d'euros. Sur le modèle du plan d'aide au secteur bancaire, le gouvernement envisage de proposer aux entreprises des garanties pour leur permettre de se financer. En revanche, l'Etat ne devrait pas prendre de participations dans les groupes en difficulté.
L'accord trouvé lundi soir, après six heures de négociations, signe l'épilogue de plusieurs semaines de débats houleux entre les deux partis.
HAUSSE DU CHÔMAGE
Les conservateurs et les sociaux-démocrates, qui s'affronteront aux élections législatives en septembre, se disputaient sur la nature des mesures du plan. Notamment sur les baisses d'impôt, auxquelles s'opposait le SPD. Mais à neuf mois des élections, les deux partenaires gouvernementaux ont choisi de s'entendre, aucun ne souhaitant être accusé d'immobilisme face à la dégradation de l'économie.
Car il y a urgence à agir : la crise a bel et bien rattrapé l'Allemagne. Le chômage vient de repartir à la hausse et les commandes industrielles s'effondrent. La première économie européenne risque de connaître en 2009 sa pire récession depuis la guerre, avec une contraction du PIB pouvant aller jusqu'à 3 %. Le premier paquet de mesures de 31 milliards d'euros, adopté en novembre, était jugé insuffisant par des experts, en Allemagne et à l'étranger. Même si certains critiquent un virage "trop tardif", Angela Merkel veut faire taire ceux qui l'ont accusée de tergiverser à l'automne. "La chancelière des petits pas", "Madame No", "Angela sans courage" : ces derniers mois, elle s'est vue affublée d'une multitude de sobriquets désobligeants.
Longtemps arc-boutée sur la discipline budgétaire, la chancelière sait que ce nouveau paquet va peser sur les finances publiques. Berlin doute de pouvoir rester dans les clous du pacte de stabilité qui circonscrit le déficit à 3 % du PIB. En 2010, "nous risquons de dépasser les 4 %", s'inquiète Carsten Schneider, expert budgétaire du SPD.