Blues d'enfer à la Maison Blanche avec un Mick Jagger en grande forme

AFP

Washington - Déhanchements, gestes saccadés, voix inimitable, Mick Jagger a mis le feu à la Maison Blanche mardi soir lors d'un concert célébrant le blues au cô té d'autres légendes de ce genre musical dont le président américain Barack Obama a salué le message universel.

Blues d'enfer à la Maison Blanche avec un Mick Jagger en grande forme
Veste noire à motifs reptiliens, chemise écarlate et baskets assortis, le chanteur des Rolling Stones, 68 ans, est entré sous les vivats dans la salle d'apparat de la résidence présidentielle, "l'East Room", avant d'entamer un "I Can't Turn You Loose", que les spectateurs de la soirée spéciale "Red, White and Blues", en premier lieu M. Obama et son épouse Michelle, ont écouté debout en marquant le rythme.

Enchaînant par le titre "Commit a crime", accompagné à la guitare par un de ses complices du "swinging London" des années 1960, Jeff Beck, le chanteur des Rolling Stones s'est souvenu de l'époque où son groupe avait débarqué pour la première fois en 1964 dans les fameux studios Chess de Chicago, le fief de M. Obama.

"Nous avons rencontré tous ceux qui étaient en train d'enregistrer là-bas, et je me souviens à quel point ils ont été généreux avec nous. Ils ont dû penser que nous arrivions de Mars!", a plaisanté Mick Jagger, en évoquant notamment Willie Dixon. Il a ensuite entonné un très sensuel "Miss You".

Les Rolling Stones, à qui l'on doit des dizaines de standards du rock dont "Satisfaction", "Sympathy for the Devil" et "Gimme Shelter", célèbrent cette année le 50e anniversaire de leur formation.

A leurs débuts, les membres de ce groupe londonien avaient abondamment puisé dans les standards du blues américain, contribuant à la découverte de cette culture par la jeunesse blanche aux Etats-Unis à une époque où la ségrégation raciale était encore en vigueur dans les Etats du "Vieux Sud".

Allusion à cette période, M. Obama, le premier président noir des Etats-Unis, a parlé avant ce concert de l'universalité de blues, qui "nous rappelle que nous avons traversé des temps plus difficiles".

"Je suis fier d'accueillir ces artistes pas seulement en tant qu'admirateur, mais aussi en tant que président, parce que leur musique nous enseigne que lorsque nous nous trouvons à la croisée des chemins, nous ne fuyons pas nos problèmes, nous leur faisons face, nous chantons à leur sujet", a-t-il ajouté.

Ce concert destiné à être diffusé à la télévision publique américaine est organisé à l'occasion du "Black History Month", le mois lors duquel les Etats-Unis se souviennent des contributions de la communauté noire à leur histoire et à leur culture.

Parmi les autres artistes invités mardi soir figuraient le "roi du blues" B.B. King et un autre maître, Buddy Guy, ainsi que l'un des talents les plus prometteurs du genre, Gary Clark, 28 ans, dont la guitare plaintive a fait trembler la vénérable "East Room".

M. Obama a visiblement apprécié l'événement. "Lorsqu'on est président, on ne peut pas sortir le soir pour marcher, s'éclaircir les idées, ou sauter dans une voiture. C'est frustrant. Mais il y a aussi les soirées lors desquelles B.B. King et Mick Jagger viennent chez vous!", a-t-il remarqué.


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