Brésil: Le président Michel Temer, impliqué dans plusieurs scandales?

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Le juge Barroso, magistrat de la Cour suprême de Brasilia, a donné un délai supplémentaire de deux mois à la Police Fédérale pour qu’elle boucle son enquête sur le scandale des ports, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.

Il s’agit de déterminer si le secteur des entreprises portuaires a été favorisé par un décret présidentiel de l’actuel président Michel Temer, en échange de «pots de vin». 

Des papiers citant le nom de Temer et la déposition du patron d’une entreprise portuaire mis en examen, lient directement le président du Brésil au scandale dit «des ports», plus précisément celui de Santos, le port le plus actif de l’Amérique du Sud. 

Principal débouché de Sao Paulo sur la mer, la capitale industrielle du pays qui se trouve à 200 km mais aussi des régions du soja, du sucre, du minerai, du jus d’orange, du papier et de l’élevage, le port de Santos concentre une grande proportion du PIB brésilien. 

La Police Fédérale a demandé ce délai pour comprendre si d’importantes sommes d’argent ont été versées au président brésilien. 

Elle doit analyser par le menu les informations transmises par la banque du président suite à la levée de son secret bancaire. 

Mais aussi des documents saisis au domicile d’entrepreneurs du bâtiment et quelques uns de ses amis. 

Fin mars, l’ex-colonel Joao Lima, ami personnel de Temer depuis 30 ans et personnage clef dans ce dossier de corruption avait été emprisonné. 

Il est soupçonné d’avoir blanchi par l’intermédiaire de son entreprise, des fonds versés par deux géants portuaires, qu’il aurait ensuite redistribués à d’autres amis de Temer, dont un avocat et un ex-ministre de l’agriculture en échange d’un décret favorisant le secteur. 

Un mandat d’arrêt contre 13 personnes a été émis. La fille de Michel Temer qui a reçu des valises d’argent en liquide pour payer son appartement, via la femme du colonel, a également été auditionnée. 

L’enquête fédérale a été ouverte il y a un an, sur la base de délations récompensées effectuées par les «rois de la viande», les jumeaux Joesley et Westley Batista, patrons du géant de l’agro-alimentaire JBS et propriétaires d’Eldorado, une entreprise de cellulose impliquée dans ce scandale. 

Bien que le secret bancaire des personnes mises en examen ait été levé, la police n’a pas encore reçu toutes les informations, d’où ce délai supplémentaire. 

C’est la seconde fois que la Police Fédérale demande un délai. Elle avance que les liaisons dangereuses entre l’actuel Président du Brésil et le Port de Santos dureraient depuis plus de 20 ans. 

Le juge Barroso, rapporteur de ce scandale au STF a rejeté la demande du président Temer pour que ce dossier soit classé sans suite… 

L’actuel président de la République est impliqué dans une autre enquête de la police fédérale liée, cette fois-ci, à l’entreprise du bâtiment Odebrecht. Il nie toute irrégularité. 


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