Bryan Perro : Le sauveur des contes et légendes
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« Dans le fond, je suis la Brigitte Bardot des créatures fantastiques. Je vais toutes les sauver. »
Cette boutade lancée par l’auteur Bryan Perro n’est pas si loin de la vérité.
«Je me promenais partout dans le monde et j’ai déniché des livres sur les fantômes de Prague, sur les Corrigans en Bretagne. Je me suis rendu compte que nous n’avions pas de livre sur nos propres créatures fantastiques. À partir du moment où les gens n’en parlent plus, ne se racontent plus les histoires, ces créatures risquent de tomber dans l’oubli. Alors, c’est une partie de notre culture qui s’en va», signale le sympathique écrivain.
Féru de mythologie, Perro a accumulé une collection de quatre cents ouvrages, au cours des quinze dernières années, sur les divers contes et légendes du Québec. C’est dans ces bouquins qu’il puise son inspiration.
«L’idée est d’extraire les histoires, de les raconter, parfois différemment. Le plaisir, sans vouloir être trop académique, c’est de constater qu’on a un imaginaire hallucinant au Québec. On s’aperçoit qu’on a quelque chose d’assez exclusif chez nous.»
Encore à l’écriture
En attendant un hypothétique troisième livre de contes, celui qui a créé le populaire Amos Daragon termine le deuxième roman de son dernier bébé, Wariwülf.
«J’attaque ensuite la mise en scène d’Éclipse, le spectacle que j’ai écrit, à la Cité de l’Énergie. Il y a aussi les Diades, à Joliette, dont je suis le concepteur, qui est de la chanson populaire et du cirque.»
Dépoussiérer les histoires du passé
Dans le tome II des Créatures fantastiques du Québec, brillamment illustré par Alexandre Girard, Bryan Perro dépoussière le Bonhomme Sept Heures, le gnome de l’île aux Grues et le monstre du lac Pohénégamook, entre autres. Il avoue avoir un faible pour l’histoire, absolument horrible, du boucher de Saint-Valérien.
«Durant la guerre, il n’y avait plus de viande dans le village, mais lui en avait encore. À la fin des hostilités, on s’est aperçu que des enfants avaient disparu dans les villages autour. C’est de l’horreur, une histoire qui me fait dire: wow, comment est-ce que ça a pu apparaître?» lance celui qui ne ferme pas la porte à un tome III.
«Je ne sais pas. Je pensais avoir fait le tour de mes affaires, mais j’étais dans un restaurant en Abitibi, l’autre jour, et la serveuse m’a demandé si je connaissais tel rapide, si je savais qu’il y a une forêt enchantée. Ça veut dire qu’il y a encore du matériel. Mais si j’en faisais un troisième, il faudrait que je fouille davantage.»