Budget européen : les Britanniques paieront plus tard
AFP

Le chantage de Cameron a payé. "C'est un réel succès", s'est félicité le ministre britannique des Finances George Osborne en commentant l'accord négocié avec ses homologues européens à Bruxelles. "Nous avons obtenu de payer en deux fois au cours de la seconde moitié de l'année prochaine. Et si des erreurs sont constatées dans le calcul de l'ajustement, l'argent nous sera rendu", a-t-il expliqué. Le montant de l'ajustement devait initialement être réglé le 1er décembre 2014 sous peine de pénalités. Le Premier ministre britannique obtient ainsi l'essentiel de ce qu'il voulait. Il a pour cela exercé jusqu'au dernier moment une énorme pression sur les négociations. "J'ai donné une réponse claire: nous ne paierons pas ces 2,1 milliards d'euros le 1er décembre et je n'ai pas l'intention de payer un tel montant", avait-il réaffirmé dans la matinée depuis Helsinki. "J'espère que cela pourra être accepté par nos partenaires. Sinon nous aurons un grave problème", avait-il menacé.

"Insupportable Cameron". "Tout le monde avait un intérêt à cette opération. Les Britanniques peuvent payer après leurs élections, les Français obtiennent leur milliard", a commenté une source européenne. Les négociations sur l'ajustement des contributions ont toutefois exacerbé les tensions entre les États, et l'attitude de David Cameron a exaspéré.
"Il est insupportable", a confié un participant au dernier sommet européen fin octobre, lorsque le Premier ministre britannique a mis le sujet sur la table. Les sommets européens "sont faits pour régler les problèmes, pas pour les amplifier", a insisté le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker en déplorant la décision de David Cameron d'en faire un casus belli. "Le jeu de Cameron est clair. Il refuse de payer quoi que soit avant les élections pour montrer à ses électeurs comment il tient tête à Bruxelles, et s'il est réélu, il paiera, sinon il refilera le dossier aux autres", a affirmé un responsable européen.