Cameron aux Emirats et en Arabie pour parler défense et échange commercial
AFP
Abou Dhabi - Le Premier ministre britannique David Cameron a fait étape lundi aux Emirats arabes unis dans le cadre d'une visite qui doit aussi le conduire en Arabie saoudite avec pour objectif d'établir un partenariat de défense et de développer les échanges commerciaux.
"La situation sécuritaire et politique" au Moyen-Orient à la lumière des mutations politiques dans les pays du Printemps arabe a été également abordée selon l'agence, en présence du commandant en chef adjoint des forces armées, cheikh Mohamed Ben Zayed Al-Nahyane, prince héritier d'Abou Dhabi, l'un des sept membres de la fédération des Emirats.
Lors d'une réunion de la commission mixte de coopération économique qu'il a coprésidée à Dubaï, M. Cameron a souhaité voir "le partenariat" émirato-britannique "s'élargir, par davantage d'investissements mixtes".
Les deux pays cherchent à porter leurs échanges commerciaux à 12 milliards de livres sterling (19,2 milliards de dollars) en 2015, contre 9,6 milliards de livres sterling (15,3 milliards USD) actuellement, selon le ministre émirati de l'Economie, Sultan al-Mansour.
Avant ces entretiens, M. Cameron avait pris son petit déjeuner avec des soldats britanniques stationnés aux Emirats et était monté à bord du métro de Dubaï, selon l'ambassade britannique à Dubaï.
Dans l'après-midi, il a rencontré des étudiants à l'Université Zayed d'Abou Dhabi où il a évoqué notamment la question des droits de l'Homme.
"Je pense que soutenir les droits de l'Homme (...) et celui des peuples à avoir leur mot (à dire), est important", a-t-il dit, ajoutant toutefois qu'il fallait aussi "respecter les différentes traditions et cultures" des pays.
Après les Emirats, M. Cameron doit se rendre mardi en Arabie saoudite. Dans ces deux pays, où il s'était déjà rendu respectivement en 2010 et 2012, le Premier ministre britannique espère établir un "vrai partenariat" de défense et vendre des avions de combat Eurofighter-Typhoon.
Cette nouvelle visite est le signe de sa volonté de "cimenter des partenariats à long terme avec deux des plus importants alliés stratégiques du Royaume-Uni dans le Golfe", a fait valoir Downing Street dans un communiqué, sans préciser si elle serait l'occasion d'aborder les questions de la crise syrienne ou du dossier nucléaire iranien.
Les relations entre Ryad, très critique du régime de Bachar al-Assad, et Damas sont très tendues depuis le début de la révolte qui s'est transformée en conflit armé. Damas accuse l'Arabie saoudite de soutenir la rébellion et de lui fournir des armes.
L'Iran, qui entretient également des rapports tendus avec Ryad, affiche de son côté un soutien sans faille au régime syrien.
Selon Downing Street, David Cameron, accompagné d'une délégation d'hommes d'affaires, entend "mettre en avant l'industrie britannique de défense" et "faire la promotion" des avions de combat Eurofighter.
L'Eurofighter-Typhoon est produit par un consortium formé par le groupe européen EADS, le Britannique BAE Systems et l'Italien Alenia/Finmeccanica.
Londres espère vendre plus d'une centaine d'appareils dans la région dans l'année à venir, ce qui pourrait représenter une manne de "plus de 6 milliards de livres (7,4 milliardds d'euros) pour les entreprises britanniques", souligne Downing Street.
Londres voudrait aussi persuader les Emirats d'adopter l'Eurofighter pour remplacer leur flotte actuelle de Mirage français, avec la volonté d'établir à plus long terme "une collaboration pour le développement de la prochaine génération d'équipement militaire aérospatial".
Les Emirats ont déjà manifesté leur intérêt pour jusqu'à 60 avions, selon Downing Street.
La tournée de M. Cameron comprend également au moins une autre étape dans la région, mais elle n'a pas encore été communiquée pour des raisons de sécurité. Il rentrera mercredi à Londres, où il doit rencontrer la chancelière allemande Angela Merkel dans la soirée.