Cameroun: un prêtre français enlevé dans l'extrême-Nord
AFP
Yaoundé - Un prêtre français a été enlevé dans la nuit de mercredi à jeudi dans l'extrême-nord du Cameroun et, assurent plusieurs sources, emmené au Nigeria voisin, selon un scénario similaire à celui du rapt en février d'une famille française par le groupe islamiste armé nigérian Boko Haram.
Lors de son enlèvement, le père Georges Vandenbeusch, curé de la paroisse de Nguetchewe, "se trouvait près de Koza dans l'Extrême-Nord du Cameroun, à 30 kilomètres de la frontière avec le Nigeria", à environ 700 km au nord-est de Yaoundé, a annoncé le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué.
La zone "était formellement déconseillée du fait du risque terroriste et du risque d'enlèvement", a ajouté le Quai d'Orsay.
Le père Vandenbeusch, 42 ans, "a été enlevé cette nuit vers 23 heures (22H00 GMT) par des inconnus armés", a raconté à l'AFP soeur Françoise qui travaille avec le religieux, jointe au téléphone depuis Yaoundé.
"Il se trouvait chez lui dans l'enceinte de la paroisse" lorsqu'il a été kidnappé, a-t-elle poursuivi. "Nous ne savons pas comment tout cela s'est passé concrètement".
"Ils (les ravisseurs) s'exprimaient en anglais. Il nous a semblé qu'ils étaient venus à pied. Nous n'avons pas entendu de bruit de voiture. Ils ne portaient pas de cagoules. Nous ne savons pas ce qu'ils ont pris chez le père. Ils étaient seuls avec lui dans sa maison", a ajouté soeur Françoise. "Ils nous ont demandé de l'argent".
Selon le père Henri Djongyang, également présent sur les lieux, les ravisseurs ont ensuite pris la direction du Nigeria: "Comme la population était alertée et criait ils ont décidé de partir avec le père Georges. Ils l'ont emmené dans la direction du Nigeria", a-t-il déclaré à la radio Europe 1.
Selon le religieux, des habitants à la frontière ont assuré avoir vu plus tard un groupe de motos franchir la frontière puis entendu des cris de jubilation, de ceux qui semblaient être les ravisseurs.
Sous couvert d'anonymat, une source policière camerounaise a fait état à l'AFP de faits identiques: "Ils ont emprunté les pistes dans la nuit pour se retrouver au Nigeria. Lorsqu'ils ont traversé la frontière, et qu'ils étaient certains de ne plus être à notre portée, ils ont tiré des coups de feu en l'air pour manifester leur joie. Ils avaient 10 motos".
"Il estimait devoir rester"
Toutefois, aucune source officielle, camerounaise, française, ou nigériane n'avait confirmé ces témoignages jeudi après-midi.
Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius a dit n'avoir, à ce stade, aucune précision sur l'identité des ravisseurs et signalé que Paris était en contact avec les autorités camerounaises: "On est en train de préciser les circonstances de son enlèvement, essayer de retrouver qui l'a enlevé et tous les moyens sont déployés pour essayer de le retrouver et de le libérer"
"Il lui avait plusieurs fois été précisé que c'était une zone dangereuse" et "on lui avait recommandé expressément de ne pas y rester, mais il avait estimé qu'il devait y rester", a ajouté M. Fabius.
Le rapt du curé est survenu dans la région où sept Français d'une même famille, les Moulin-Fournier (un couple, leur quatre enfants, et le frère du mari), avaient été
enlevés en février alors qu'ils s'étaient rendus dans cette région pour visiter le parc animalier de Waza. Ils avaient été libérés fin avril.
Leur rapt avait été revendiqué par le groupe Boko Haram, actif dans le nord du Nigeria, une zone troublée depuis plusieurs années par des attentats et des assassinats, violemment réprimés par les forces de sécurité nigérianes qui ont déclenché une offensive meurtrière contre le groupe il y a plusieurs mois.
Interrogé par l'AFP sur la possible implication du groupe Boko Haram dans l'enlèvement du prêtre, un haut responsable de l'Eglise camerounaise a répondu sous couvert d'anonymat: "Ce sont des bandits et on pense que c'est lié aux affaires de Boko Haram".
La semaine dernière, le Cameroun et le Nigeria ont annoncé la création d'un comité mixte chargé de sécuriser leur frontière commune face notamment à la menace que constitue Boko Haram.
Le nombre officiel de Français retenus en otages dans le monde est désormais de huit: outre Georges Vandenbeusch, quatre journalistes depuis juin en Syrie, Didier François, Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torres; un Français au Nigeria depuis décembre 2012, Francis Collomp; deux Français au Sahel, Serge Lazarevic enlevé en novembre 2011, et Gilberto Rodriguez Leal enlevé en novembre 2012.
La zone "était formellement déconseillée du fait du risque terroriste et du risque d'enlèvement", a ajouté le Quai d'Orsay.
Le père Vandenbeusch, 42 ans, "a été enlevé cette nuit vers 23 heures (22H00 GMT) par des inconnus armés", a raconté à l'AFP soeur Françoise qui travaille avec le religieux, jointe au téléphone depuis Yaoundé.
"Il se trouvait chez lui dans l'enceinte de la paroisse" lorsqu'il a été kidnappé, a-t-elle poursuivi. "Nous ne savons pas comment tout cela s'est passé concrètement".
"Ils (les ravisseurs) s'exprimaient en anglais. Il nous a semblé qu'ils étaient venus à pied. Nous n'avons pas entendu de bruit de voiture. Ils ne portaient pas de cagoules. Nous ne savons pas ce qu'ils ont pris chez le père. Ils étaient seuls avec lui dans sa maison", a ajouté soeur Françoise. "Ils nous ont demandé de l'argent".
Selon le père Henri Djongyang, également présent sur les lieux, les ravisseurs ont ensuite pris la direction du Nigeria: "Comme la population était alertée et criait ils ont décidé de partir avec le père Georges. Ils l'ont emmené dans la direction du Nigeria", a-t-il déclaré à la radio Europe 1.
Selon le religieux, des habitants à la frontière ont assuré avoir vu plus tard un groupe de motos franchir la frontière puis entendu des cris de jubilation, de ceux qui semblaient être les ravisseurs.
Sous couvert d'anonymat, une source policière camerounaise a fait état à l'AFP de faits identiques: "Ils ont emprunté les pistes dans la nuit pour se retrouver au Nigeria. Lorsqu'ils ont traversé la frontière, et qu'ils étaient certains de ne plus être à notre portée, ils ont tiré des coups de feu en l'air pour manifester leur joie. Ils avaient 10 motos".
"Il estimait devoir rester"
Toutefois, aucune source officielle, camerounaise, française, ou nigériane n'avait confirmé ces témoignages jeudi après-midi.
Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius a dit n'avoir, à ce stade, aucune précision sur l'identité des ravisseurs et signalé que Paris était en contact avec les autorités camerounaises: "On est en train de préciser les circonstances de son enlèvement, essayer de retrouver qui l'a enlevé et tous les moyens sont déployés pour essayer de le retrouver et de le libérer"
"Il lui avait plusieurs fois été précisé que c'était une zone dangereuse" et "on lui avait recommandé expressément de ne pas y rester, mais il avait estimé qu'il devait y rester", a ajouté M. Fabius.
Le rapt du curé est survenu dans la région où sept Français d'une même famille, les Moulin-Fournier (un couple, leur quatre enfants, et le frère du mari), avaient été
enlevés en février alors qu'ils s'étaient rendus dans cette région pour visiter le parc animalier de Waza. Ils avaient été libérés fin avril.
Leur rapt avait été revendiqué par le groupe Boko Haram, actif dans le nord du Nigeria, une zone troublée depuis plusieurs années par des attentats et des assassinats, violemment réprimés par les forces de sécurité nigérianes qui ont déclenché une offensive meurtrière contre le groupe il y a plusieurs mois.
Interrogé par l'AFP sur la possible implication du groupe Boko Haram dans l'enlèvement du prêtre, un haut responsable de l'Eglise camerounaise a répondu sous couvert d'anonymat: "Ce sont des bandits et on pense que c'est lié aux affaires de Boko Haram".
La semaine dernière, le Cameroun et le Nigeria ont annoncé la création d'un comité mixte chargé de sécuriser leur frontière commune face notamment à la menace que constitue Boko Haram.
Le nombre officiel de Français retenus en otages dans le monde est désormais de huit: outre Georges Vandenbeusch, quatre journalistes depuis juin en Syrie, Didier François, Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torres; un Français au Nigeria depuis décembre 2012, Francis Collomp; deux Français au Sahel, Serge Lazarevic enlevé en novembre 2011, et Gilberto Rodriguez Leal enlevé en novembre 2012.