Cannes: la réponse de Tim Burton sur Polanski "misérable"
AFP
Paris - L'écrivain français Bernard-Henri Lévy, qui appuie Roman Polanski, a jugé vendredi "misérable" le soutien très mesuré apporté par le président du jury du festival de Cannes, Tim Burton, au cinéaste franco-polonais poursuivi par les Etats-Unis pour une affaire de moeurs de 1977.

Bernard-Henri Lévy
"La réaction de Tim Burton est navrante", a déclaré à la radio RTL Bernard-Henri Lévy, qui a multiplié ces derniers temps les interventions en faveur de Roman Polanski, assigné à résidence en Suisse et menacé d'extradition aux Etats-Unis.
"Quand on est Président du Festival de Cannes, quand on a cette occasion de dire à un camarade, à quelqu'un que l'on connait par ailleurs, dont on sait très bien qu'il n'est pas un pédophile, quand on a l'occasion de lui dire son soutien et que l'on se contente de dire +Je suis pour la liberté d'expression+, c'est misérable", a-t-il ajouté.
Tim Burton, "c'est un immense cinéaste et c'est un caractère médiocre", a-t-il dit.
"Heureusement, il y a des cinéastes à Cannes, les 12 qui ont signé la pétition que nous avons lancée avec Jean-Luc Godard en faveur de Roman Polanski, qui sauvent l'honneur", a conclu Bernard-Henri Lévy.
Cette pétition a été signée notamment par les réalisateurs français Agnès Varda, Bertrand Tavernier, le Chilien Patricio Guzman ou le Roumain Cristi Puiu.
Poursuivi aux Etats-Unis en 1977 pour des relations sexuelles avec une mineure, Roman Polanski qui avait à l'époque passé 42 jours de prison et affirme avoir été contraint à l'exil en France après que le juge fut selon lui revenu sur un accord passé par le réalisateur avec la justice américaine.
Arrêté sur mandat international américain le 26 septembre à son arrivée à Zurich pour participer à un festival, il a été libéré le 4 décembre sous caution et assigné à résidence depuis dans son chalet des Alpes suisses.