"Captain America" le super-héros "qui n'avait d'américain que le nom"
AFP
Los Angeles - Dernier avatar cinématographique de l'écurie de personnages Marvel, "Captain America" plonge, dans le fracas de la Seconde Guerre mondiale, aux origines d'un super-héros né de la lutte contre le nazisme mais dont le XXIe siècle a choisi d'atténuer le patriotisme.

Chris Evans
Il raconte le destin de Steve Rogers, un jeune homme maigrichon et maladif refoulé aux portes de l'armée, qu'il rêve pourtant d'intégrer, mais finalement sélectionné par le gouvernement pour recevoir un traitement top secret lui offrant instantanément une musculature et une puissance de dieu grec.
Dans sa combinaison aux couleurs du drapeau américain, bouclier au bras et casque sur la tête, il va multiplier les exploits contre les nazis et contrecarrer les plans mégalomanes du sinistre Johann Schmidt.
"La première approche de Marvel était de faire un Captain America contemporain. Mais je leur ai dit qu'ils avaient l'occasion de raconter l'histoire originale du personnage, et je savais que c'était une histoire formidable", raconte à l'AFP le réalisateur du film, Joe Johnston.
Pour lui, Captain America "n'est pas nécessairement américain. Vous pouvez prendre ce personnage, ce qu'il fait, ce qu'il pense, ce en quoi il croit, et le transposer dans n'importe quelle culture, pays ou époque", dit-il.
"Ce qu'il a de plus américain, dans le film, c'est son titre. Je n'ai pas voulu faire un film de propagande", assure le réalisateur, qui a notamment signé "Jumanji" (1995), "Jurassic Park 3" (2001) et "Wolfman" (2010).
De fait, bien que présentes, les références historiques restent discrètes. Et Hitler, souvent évoqué, n'est jamais représenté. "Nous faisons référence au Führer, mais c'est tout. Nous avons créé notre propre univers", dit-il.
Réduite à l'essentiel, l'histoire tranche, par sa simplicité, avec la débauche d'effets spéciaux ou de personnages secondaires qu'on trouve habituellement dans les films de super-héros, donnant parfois à l'ensemble une petite touche "classique", revendiquée par le réalisateur.
"Je voulais que le film ait une saveur +années 40+", explique-t-il. "C'est pourquoi nous avons tourné avec des objectifs très large, ceux que l'on utilisait dans les années 40. Cela +ouvre+ énormément l'image, on voit tout".
Le coeur du film est d'une candeur assumée: "c'est le bien contre le mal. C'est vraiment l'histoire d'un type qui veut faire le bien et sa détermination à y parvenir", souligne Joe Johnston.
Le sculptural Chris Evans -- que d'incroyables effets spéciaux réduisent au format crevette pendant la première partie du film -- confirme. "Captain America, c'est juste un type bien. Il fait le bien car il considère que c'est ce qu'il faut faire", déclare-t-il à l'AFP.
Et il le fait de façon relativement réaliste. "Beaucoup de super-héros sont nés avec leurs pouvoirs. Mais Captain America a été choisi", observe-t-il. "Ses super-pouvoirs sont plutô t réalistes. Il ne vole pas, il ne s'enflamme pas...".
Pour l'acteur, qu'on a pu voir notamment dans "Les 4 fantastiques", le plus gros défi a été "la responsabilité" d'endosser ce rô le. "C'est un personnage que les gens adorent et ils en attendent beaucoup. Je n'étais pas là pour créer quelque chose de nouveau mais prolonger quelque chose qui existe déjà", dit-il.
"C'est à double tranchant: le cô té positif c'est qu'il y a un public captif qui connaît le personnage et viendra voir le film. Mais ils viennent avec une attente, et je ne veux pas les décevoir", observe-t-il.