Chine : huit jours après une catastrophe minière, au moins 115 miraculés
AFP
Xiangning - Cent quinze mineurs, sur les 153 piégés depuis huit jours au fond d'une mine inondée du nord de la Chine, ont été remontés vivants à la surface lundi, véritables miraculés, pour la plupart dans un état stable, selon des responsables cités par les médias officiels.
Les opérations se poursuivaient pour retrouver les 38 manquant à l'appel.
Un premier groupe de neuf hommes avait été sorti dans la nuit après que les secouristes, descendus pour la première fois dans la mine au cours du week-end, avaient repéré des rais de lumière. Ces premiers rescapés, totalement déshydratés, n'avaient pas bu l'eau dans la mine par peur qu'elle ne soit contaminée, selon la télévision centrale (CCTV).
Lundi matin, les sauveteurs ont localisé un second groupe, bien plus nombreux et plus en profondeur, qu'ils ont sorti en quelques heures à peine, durant lesquelles la mine de charbon en construction de Wangjialing a été le siège d'un ballet d'ambulances et de civières, filmé en direct par CCTV.
Les rescapés de l'accident du 28 mars, enveloppés dans des couvertures, le visage recouvert de linges pour les protéger de la lumière, étaient parfois accueillis à la surface par des applaudissements éclatant dans une foule compacte de responsables civils, sauveteurs et personnels médicaux.
Le public lui s'était massé notamment aux abords des hôpitaux accueillant les mineurs, parfois muni de banderoles proclamant le soutien de la population, selon les images télévisées.
Dans l'après-midi, le chef du parti communiste du Shanxi, Zhang Baoshun, cité par l'agence Chine Nouvelle, a indiqué "avoir été informé que la plupart des survivants étaient dans un état stable et pouvaient un peu parler".
Toutefois, selon CCTV, beaucoup souffraient de déshydratation sévère et les médecins craignaient les effets des gaz nocifs accumulés sous terre.
Les premiers signes de vie avaient été perçus vendredi: les secouristes avaient entendu des coups frappés sur un tuyau et avaient remonté un tuyau ceint d'un fil de fer, apparemment noué par des survivants.
Ils avaient alors fait descendre des seaux avec des solutions de glucose par l'ouverture étroite dans laquelle avait été inséré à l'origine le tuyau, dans l'espoir qu'ils atteindraient des survivants.
Les équipes d'ugence avaient aussi percé le sol pour oxygéner la mine. Selon Zhang Baoshun, la plupart des rescapés étaient piégés sur une plateforme de travail au dessus de laquelle les secouristes avaient percé un trou la semaine dernière.
"Les méthodes scientifiques et la technologie utilisées ont permis de retrouver des survivants", s'est félicité le responsable communiste.
Mais les autorités ont prévenu que la tâche restait compliquée pour les 38 encore au fond: "Le travail de secours reste très difficile", a indiqué Liu Dezheng, porte-parole des secours, cité par Chine Nouvelle.
Le quotidien Les Nouvelles de Pékin a affirmé, en citant des secouristes, que des corps avaient été vus dans la mine, sans plus de détail.
Néanmoins, avec autant de survivants, l'accident s'avère moins tragique que redouté, ce qui devrait mettre un peu de baume au coeur aux travailleurs d'un secteur particulièrement dangereux.
L'an dernier, 2.631 personnes sont mortes dans les mines de charbon chinoises qui fournissent 70% de l'énergie du pays.