Cinéma: Deauville récompense un drame social engagé de Tom McCarthy

AFP

Deauville - - Le 34e festival du cinéma américain de Deauville (Calvados) a récompensé "The Visitor", de Tom McCarthy, un drame social engagé, sur l'immigration clandestine, à l'issue d'une édition marquée par de nombreux appels à un changement politique aux Etats-Unis.

Cinéma: Deauville récompense un drame social engagé de Tom McCarthy
"Je crois au pouvoir de l'art. Ces films (sélectionnés à Deauville) montrent que le changement et la paix vont arriver aux Etats-Unis", a déclaré le réalisateur juste après avoir reçu le Grand Prix, faisant allusion aux prochaines élections américaines.

Le réalisateur, qui s'était fait connaître en France en 2004 avec "The Station Agent", a filmé cette fois-ci la rencontre de Walter, un professeur d'économie en fin de carrière, avec Tarek, un immigré clandestin d'origine syrienne, qui s'est installé chez lui à la suite d'une arnaque immobilière.

L'enseignant en quête d'un nouveau sens à sa vie va d'abord demander à cet invité surprise de quitter les lieux mais peu à peu un lien se tisse entre les deux hommes autour de l'apprentissage de la musique. Et lorsque Tarek est menacé d'expulsion, Walter va tout mettre en oeuvre pour lui venir en aide.

Le film sort le 29 octobre en France.

Le lauréat du Prix du jury a été encore plus explicite. "Notre pays est dans un état lamentable. Si on a un espoir aujourd'hui c'est Barack Obama", a déclaré Lance Hammer, qui a aussi remporté à Deauville avec "Ballast" le prix de la révélation Cartier remis par un autre jury. Son film avait aussi été sélectionné pour la Berlinale.

Ce premier long métrage retrace la vie difficile sur les rives du Delta du Mississipi de James, un pré-ado difficile, Marlee, sa mère, célibataire, et de Lawrence, leur voisin qui tente de surmonter la douleur du suicide de son frère jumeau, une thématique parfois comparée à celle des frères Dardenne.

La réalisatrice Zoe Cassavetes, présidente du prix de la révélation Cartier, et qui a remis la récompense à Lance Hammer, a aussi souhaité "un retour des Etats-Unis sur la voie de la paix" à l'occasion des élections.

"Nous n'avions que deux prix. Il y avait d'autres films que nous aurions aimé récompenser. Il a fallu malheureusement faire un choix", a déclaré lors de la cérémonie de clôture la présidente du jury des deux principaux prix Carole Bouquet.

"Il y a eu des discussions particulièrement vives", a ajouté l'actrice qui s'est engagée à plusieurs reprises pour des sans-papiers en France.

Onze longs métrages étaient en compétition, dont cinq premiers films. Parmi les favoris de la sélection non récompensés figure notamment "Towelhead", première réalisation d'Alan Ball, scénariste de "Six feet under" et d'"American Beauty".

Les années précédentes, Deauville avait notamment récompensé "Little miss sunshine" (en 2006) qui a ensuite rencontré un vif succès dans les salles françaises
Le festival qui s'est ouvert le 5 septembre affiche près de 65.000 entrées cette année, contre 55.000 l'an passé.

Hors compétition, Spike Lee était venu présenter mercredi dernier à Deauville "Miracle à Santa Anna", qui sort en salle le 22 octobre, sur le rôle des soldats afro-américains pendant la Seconde Guerre mondiale.

L'acteur Ed Harris est venu parler samedi de son western "Appaloosa", son deuxième long métrage, qui sort le 1er octobre en France et dans lequel joue notamment Viggo Mortensen, vu dans "Le seigneur des Anneaux", qui avait également fait le déplacement.

Cette édition a en outre marqué la fin du partenariat du festival avec Canal +, remplacé par Orange.


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