Cinq choses à savoir sur la cigarette électronique

AFP

​Paris - Utilisée tous les jours par des millions de vapoteurs, la cigarette électronique fait face à un nombre croissant de critiques et de restrictions, alors que la Belgique a annoncé jeudi un premier décès lié au vapotage.

Cinq choses à savoir sur la e-cigarette:

La cigarette électronique a été inventée, dans sa version moderne, au début des années 2000 par Hon Lik, un pharmacien bricoleur du nord-est de la Chine, obsédé par l'idée d'arrêter de fumer.

Il dépose ses brevets et commercialise ses tout premiers modèles entre 2003 et 2005. Il sera rapidement dépassé par son invention, n'en tirant qu'un bénéfice économique modeste, selon ses déclarations.

La cigarette électronique ne dégage ni goudron ni monoxyde de carbone, les deux éléments les plus nocifs de la fumée de tabac qui provoquent cancers et maladies cardio-vasculaires.

Une vapoteuse fonctionne sans combustion. Elle émet, par chauffage d'un liquide composé de propylène glycol ou glycérol, une vapeur généralement chargée de nicotine et d'essences aromatiques.

Le vapoteur choisit le dosage en nicotine et le goût du liquide dont il inhale la vapeur.

Certains consommateurs utilisent leur vapoteuse pour inhaler du THC, la molécule psychoactive du cannabis.

La croissance du nombre d'usagers a été exponentielle depuis 2010. Selon Euromonitor International, spécialiste des études de marchés, le total des vapoteurs dans le monde est passé de 7 millions en 2011 à 35 millions en 2016 puis à 41 millions en 2018.

D'après cette même source, le nombre des vapoteurs pourrait atteindre 55 millions en 2021, ce qui reste toutefois très loin des chiffres de la cigarette traditionnelle. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la planète compte actuellement 1,1 milliard de fumeurs de tabac.

Les principaux marchés de la e-cigarette dans le monde sont, dans l'ordre, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne et la Chine.

Question récurrente: vapoter est-il dangereux pour la santé ou inoffensif voire salvateur pour ceux qui veulent se défaire de la cigarette? Les scientifiques s'accordent sur le fait qu'il est moins nocif de vapoter que de fumer du tabac.

"Même s'il est difficile de quantifier précisément la toxicité à long terme de la cigarette électronique, celle-ci est à l'évidence infiniment moindre que celle de la cigarette traditionnelle", concluait en 2015 l'Académie de médecine française.

Mais dans un rapport publié en juillet, l'OMS a estimé que les cigarettes électroniques étaient "incontestablement nocives" et qu'on ne pouvait pas les conseiller comme outil d'aide à l'arrêt du tabac.

Les autorités sanitaires américaines classent, elles, la cigarette électronique comme "dangereuse" pour les jeunes alors que le nombre des lycéens vapoteurs a été multiplié par presque deux dans le pays entre 2017 et 2018.

Les autorités y sont d'autant plus prudentes qu'une épidémie de maladies pulmonaires liée au vapotage a fait 39 morts et 2.000 malades depuis l'été, en raison probablement d'une huile de vitamine E ajoutée à des recharges au cannabis.

La Belgique a annoncé jeudi le premier décès lié à la cigarette électronique. Un mélange contenant de l'huile de vitamine E est là aussi suspecté.

Après une période de laisser faire et de flou, les législations se sont progressivement durcies dans le monde face au phénomène du vapotage.

Grand producteur de tabac, l'Inde a annoncé en septembre l'interdiction des cigarettes électroniques sur son territoire de 1,3 milliard d'habitants. En Asie, d'autres pays bannissent déjà ce produit comme la Thaïlande, Singapour ou Taïwan.

En Amérique Latine, plusieurs pays interdisent également la cigarette électronique. C'est le cas de l'Argentine, du Brésil et du Mexique.

Aux Etats-Unis, Donald Trump a promis une mesure au niveau fédéral pour interdire les cigarettes électroniques aromatisées, après des interdictions déjà prises en ce sens par les Etats du Michigan et de New York. Le Massachusetts a interdit temporairement (jusqu'au 25 janvier) toutes les e-cigarettes.

En Europe, la cigarette électronique est généralement soumise à la même législation que les cigarettes classiques, avec notamment l'interdiction à la vente pour les moins de 18 ans, l'interdiction d'utilisation dans les espaces publics et des restrictions en matière de publicité.


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