Les taliban ont multiplié les attentats depuis le lancement par les forces gouvernementales pakistanaises, en avril, d'une vaste offensive contre les islamistes de la vallée de Swat et des régions voisines, dont l'influence s'était étendue à la faveur d'une trêve conclue en février avec Islamabad.

Les activistes ont pénétré de force, en ouvrant le feu, dans l'hôtel Pearl Continental et un kamikaze présumé a fait exploser un camion piégé devant le hall d'entrée, ont indiqué des responsables de la sécurité.

"J'étais dans le restaurant chinois lorsque nous avons entendu des tirs puis une explosion. Il faisait complètement noir et les gens ont commencé à crier et à courir", a raconté Ali Khan, un serveur de l'hôtel.

Un responsable de la ville de Peshawar, Sahibzada Anis, a déclaré que cinq personnes avaient été tuées, dont un employé du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés. La police a dit qu'il s'agissait d'un Serbe.

Quelque 70 personnes ont été blessées, dont une Allemande travaillant pour le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), ainsi qu'un Britannique et un Nigérian.

Les Nations unies participent activement aux secours en faveur des 2,5 millions de personnes chassées de chez elles par les affrontements dans la vallée de Swat et ailleurs dans le nord-ouest du Pakistan.

Une dizaine de fonctionnaires de l'Onu résidaient à l'hôtel et certains d'entre eux ont été blessés, mais on ne signale aucun mort parmi eux, a dit un responsable de l'Onu.

Les vitres de l'hôtel ont été soufflées et des dizaines de voitures ont été détruites. La police a estimé que la bombe contenait 500 kilos d'explosifs, une puissance similaire au camion piégé qui a fait 55 morts à l'hôtel Marriott d'Islamabad.

L'attentat de Peshawar n'a pas été revendiqué dans l'immédiat mais les taliban ont annoncé des représailles pour l'offensive dans la vallée de Swat.

Vendredi dernier, un attentat avait fait une quarantaine de morts au moment de la grande prière hebdomadaire, dans une mosquée du district du Haut-Dir, non loin du théâtre des combats.