Copé : "Pas question d'augmenter la redevance pour complaire aux sénateurs centristes"

Le Point.fr/Emmanuel Berretta

Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, explique au point.fr les raisons de son refus de céder aux revendications des sénateurs centristes sur la redevance audiovisuelle.

Copé :
Ils souhaitent, en effet, que la redevance augmente de 2 euros, en plus de son indexation sur l'inflation. Ce qui conduirait à une redevance de 121 euros en 2010. Sans l'adhésion des sénateurs centristes - ou du moins sans leur neutralité -, le projet de loi sur l'audiovisuel sera rejeté au Sénat. Il devrait, dans ce cas, revenir à la procédure classique de la navette parlementaire. Conséquence : des mois et des mois de retard...

lepoint.fr : Pourquoi ne pas céder aux revendications des sénateurs centristes ?

Jean-François Copé : Nous avons mis au point un dispositif complet et dynamique de financement de l'audiovisuel public précisément pour éviter d'augmenter la redevance audiovisuelle, l'impôt le plus impopulaire. Je ne vois pas ce qui pourrait justifier ce changement de pied de dernière minute pour complaire à tel ou tel sénateur centriste.

lepoint.fr : Les sénateurs centristes ne réclament qu'une petite augmentation. Même 2 euros, c'est trop pour vous ?

J-F. C. : Même 2 euros. Si on lâche sur ce point, c'est fini. Après, on nous dira : pourquoi pas 10 euros, c'est-à-dire, x centimes par jour ? Et puis pourquoi pas 15 euros, soit 1,25 euro par mois ? C'est rien, 15 euros pour une belle télé publique... Et puis pourquoi taxer les fournisseurs d'accès Internet (FAI) ? Il n'est pas question de détricoter le dispositif actuel.

lepoint.fr : Les sénateurs centristes risquent, dans ce cas, de rejeter le texte de loi...

J-F. C. : Je crois que nos amis centristes du Sénat n'attendent qu'une occasion pour montrer que, sans eux, il n'y a pas de majorité au Sénat, que ce soit sur ce texte ou sur un autre. Il leur appartiendra de choisir le texte contre lequel ils voteront. Qu'ils prennent leurs responsabilités. S'ils veulent être contre une réforme populaire, ça les regarde.

lepoint.fr : Avez-vous discuté de ce sujet avec Claude Guéant, le secrétaire général de l'Élysée ?

J-F. C. : Bien sûr, il m'a appelé et je lui ai dit ce que je pense. Il est convaincu par mes arguments. Le Président lui-même va être dans le même esprit que moi. Les sénateurs centristes nous prennent vraiment pour des bleus. On a déjà été très gentils d'endurer, pendant quatre semaines à l'Assemblée nationale, les affres du député centriste Jean Dionis du Séjour. Et je me suis gardé de faire une seule remarque désagréable à son sujet...


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