Coronavirus: Séoul mise sur la technologie pour éviter une 2e vague

Reuters

Séoul - La Corée du Sud, l’un des premiers pays à être parvenu à maîtriser la propagation du coronavirus, prépare à présent des mesures pour éviter une résurgence du virus en misant sur des outils technologiques et une société hyperconnectée.

Le pays a mis au point une application de traçage pour smartphone qui suit les nouveaux passagers débarquant dans les aéroports, une base de données dite intelligente des personnes nouvellement contaminées et des contacts qu’elles ont pu avoir, et des bracelets électroniques pour surveiller les patients en isolement.

Ce déploiement technologique vise également à relancer la quatrième économie d’Asie en misant sur des outils qui ont permis au pays d’éviter un confinement général de la population et une fermeture des entreprises, ont déclaré les autorités coréennes.

“En se passant du confinement ou des mesures d’interdiction de déplacement, nous avons pu maintenir nos usines en activité en grande partie, et cela montre au monde que nous sommes une base de production sûre et transparente”, a déclaré la semaine dernière le président Moon Jae-in.

L’évolution de la situation en Corée du Sud est observée de très près en Europe et aux Etats-Unis où les différents gouvernements espèrent en tirer des leçons.

SUIVI EN TEMPS RÉEL
La stratégie de la Corée pour maintenir le virus sous contrôle à long terme reposera notamment sur le “contact tracing”, une méthode consistant à retracer l’historique d’un patient malade du COVID-19 et à identifier tous les contacts qu’il a pu avoir.

Selon les experts, cette campagne intensive de recherche et de dépistage a permis de découvrir des foyers d’infections qui auraient pu ne pas être détectés.

Outre les tests et les techniques de traçage déjà en oeuvre, la Corée du Sud prévoit de créer une base de données partageable sur le modèle des “villes intelligentes” et d’imposer un bracelet électronique aux contrevenants placés en isolement.

Les autorités sanitaires prévoient d’utiliser cette base de données, qui sera gérée par les Centres de contrôle et de prévention des maladies (KCDC), pour accélérer l’identification et l’isolement des personnes contaminées. Les bases sont capables de fournir en temps réel les données de localisation sur les patients, y compris le temps passé dans un lieu précis et les transactions réalisées par carte bancaire.

Selon le ministère des Infrastructures et du Transport, à l’origine du projet de “villes intelligentes”, cela permettra de retracer les mouvements d’un patient en dix minutes contre environ un jour auparavant.

Outre les informations transmises par le KCDC, le système intégrera aussi les données de l’Agence nationale de la police, de l’organisation financière Credit Finance Association of Korea, de trois opérateurs de télécommunications et de 22 sociétés de cartes de crédit.

Des organisations de défense de liberté ont exprimé leurs inquiétudes sur ces mesures, estimant notamment que les bracelets de suivi constituent une potentielle discrimination à l’égard des patients.

Pour sa défense, le ministère des Infrastructures et du Transport a déclaré qu’un feu vert de la police sera nécessaire pour accéder à cette base de données, qui sera supprimée une fois l’épidémie maîtrisée.


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