Coronavirus: l'accès aux tests de diagnostic, un enjeu vital
AFP
Paris - Pour contenir la propagation du nouveau coronavirus, un maximum de pays doit pouvoir disposer de tests permettant de diagnostiquer les malades, et leur diffusion partout dans le monde est un enjeu "vital", selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et les experts.
"Sans capacité diagnostique, les pays sont dans le noir: ils ne savent pas jusqu'où et pourquoi le virus s'est propagé et qui a un coronavirus ou une autre maladie présentant des symptômes similaires", a déclaré lundi le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
L'OMS "a identifié 168 laboratoires dans le monde avec la bonne technologie pour diagnostiquer les coronavirus" et "envoyé des kits au Cameroun, en Côte d'Ivoire, en RDC, en Égypte, en Éthiopie, au Gabon, au Ghana, en Iran, au Kenya, au Maroc, au Nigeria, en Tunisie, en Ouganda et en Zambie", a-t-il ajouté, en précisant que "beaucoup de ces pays ont déjà commencé à les utiliser".
Selon lui, un autre envoi de 150.000 tests pour plus de 80 laboratoires dans le monde devait être fait à partir de Berlin.
Plusieurs pays proposent leur propre technique. Les tests actuels développés par des laboratoires de référence sont basés sur la détection du code génétique du nouveau coronavirus.
Ils détectent l'infection avant le développement des anticorps, et on obtient les résultats "en quatre ou cinq heures", explique à l'AFP Vincent Enouf, qui dirige la structure française en pointe sur cette question, le Centre national de référence de l'Institut Pasteur.
Les prélèvements se font par écouvillon dans le nez, car le virus se multiplie bien dans les voies aériennes, mais peuvent également porter sur le sang, les selles, les urines.
Chez des malades hospitalisés dont l'état respiratoire est plus grave, le prélèvement peut se faire par lavage bronchoalvéolaire (c'est-à-dire au niveau pulmonaire), ajoute le chercheur de Pasteur, dont le laboratoire fait partie des 16 laboratoires de référence du coronavirus pour l'OMS.
La technique utilisée, dite RT-PCR, est une méthode d'amplification du matériel génétique viral. Ce genre de test doit être réalisé par des laboratoires spécialisés, formés "pour éviter des erreurs".
Parmi ces erreurs, des faux négatifs qui auraient pour conséquence de laisser dans la nature quelqu'un de contagieux.
C'est la raison pour laquelle le Centre africain de prévention et de lutte contre les maladies (CDC, une agence spécialisée de l'Union africaine) a récemment organisé une formation au Sénégal avec 12 pays, à l'aide de tests envoyés par l'OMS. Une formation supplémentaire est programmée la semaine prochaine en Afrique du Sud.
Les Etats-Unis ont entamé la distribution des kits à des laboratoires du pays, chaque kit permettant de tester 700 à 800 échantillons de patients, selon les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) américains. Mais le test américain ne fonctionne pas bien et a produit des résultats non concluants dans certains laboratoires; un nouveau test est en cours de fabrication.
Ces trousses d'analyse sont aussi à la disposition de 191 laboratoires qualifiés dans le monde, mais l'envoi international de ces kits n'a pas commencé en raison du problème repéré, alors que 36 pays ont passé commande.
Washington a en outre "déployé du personnel pour former des professionnels de la santé dans quinze hôpitaux au Vietnam".
Par ailleurs, un autre type de test pourrait permettre d'évaluer le nombre de personnes qui ont fait des formes bénignes ou sans symptômes et qui ne consultent pas, et par conséquent, de mieux préciser le taux de mortalité lié à ce virus.
Il s'agit du dépistage des anticorps, que l'organisme fabrique en réaction à l'infection.
"Il n'existe pas de test approuvé au niveau international" pour cet autre type de test, note toutefois le Dr Al Edwards (École de pharmacie, Université de Reading).
L'enjeu de ces tests ne serait pas de repérer précocement les sujets infectés, car les anticorps mettent plusieurs jours à apparaître. Mais ils pourraient permettre "d'améliorer notre compréhension de la maladie" en détectant l'exposition passée au virus, relève Martin Hibberd, professeur de maladies infectieuses émergentes (London School of Hygiene & Tropical Medicine, LSHTM).
Selon les experts de l'OMS, 82% environ des cas répertoriés de la maladie, officiellement baptisée mardi Covid-19, sont considérés comme mineurs, 15% graves et 3% "critiques".
Et la principale crainte est de voir l'épidémie gagner des pays aux systèmes de santé fragiles. Mardi, le patron de l'OMS a estimé que cela pourrait provoquer "le chaos".
L'OMS "a identifié 168 laboratoires dans le monde avec la bonne technologie pour diagnostiquer les coronavirus" et "envoyé des kits au Cameroun, en Côte d'Ivoire, en RDC, en Égypte, en Éthiopie, au Gabon, au Ghana, en Iran, au Kenya, au Maroc, au Nigeria, en Tunisie, en Ouganda et en Zambie", a-t-il ajouté, en précisant que "beaucoup de ces pays ont déjà commencé à les utiliser".
Selon lui, un autre envoi de 150.000 tests pour plus de 80 laboratoires dans le monde devait être fait à partir de Berlin.
Plusieurs pays proposent leur propre technique. Les tests actuels développés par des laboratoires de référence sont basés sur la détection du code génétique du nouveau coronavirus.
Ils détectent l'infection avant le développement des anticorps, et on obtient les résultats "en quatre ou cinq heures", explique à l'AFP Vincent Enouf, qui dirige la structure française en pointe sur cette question, le Centre national de référence de l'Institut Pasteur.
Les prélèvements se font par écouvillon dans le nez, car le virus se multiplie bien dans les voies aériennes, mais peuvent également porter sur le sang, les selles, les urines.
Chez des malades hospitalisés dont l'état respiratoire est plus grave, le prélèvement peut se faire par lavage bronchoalvéolaire (c'est-à-dire au niveau pulmonaire), ajoute le chercheur de Pasteur, dont le laboratoire fait partie des 16 laboratoires de référence du coronavirus pour l'OMS.
La technique utilisée, dite RT-PCR, est une méthode d'amplification du matériel génétique viral. Ce genre de test doit être réalisé par des laboratoires spécialisés, formés "pour éviter des erreurs".
Parmi ces erreurs, des faux négatifs qui auraient pour conséquence de laisser dans la nature quelqu'un de contagieux.
C'est la raison pour laquelle le Centre africain de prévention et de lutte contre les maladies (CDC, une agence spécialisée de l'Union africaine) a récemment organisé une formation au Sénégal avec 12 pays, à l'aide de tests envoyés par l'OMS. Une formation supplémentaire est programmée la semaine prochaine en Afrique du Sud.
Les Etats-Unis ont entamé la distribution des kits à des laboratoires du pays, chaque kit permettant de tester 700 à 800 échantillons de patients, selon les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) américains. Mais le test américain ne fonctionne pas bien et a produit des résultats non concluants dans certains laboratoires; un nouveau test est en cours de fabrication.
Ces trousses d'analyse sont aussi à la disposition de 191 laboratoires qualifiés dans le monde, mais l'envoi international de ces kits n'a pas commencé en raison du problème repéré, alors que 36 pays ont passé commande.
Washington a en outre "déployé du personnel pour former des professionnels de la santé dans quinze hôpitaux au Vietnam".
Par ailleurs, un autre type de test pourrait permettre d'évaluer le nombre de personnes qui ont fait des formes bénignes ou sans symptômes et qui ne consultent pas, et par conséquent, de mieux préciser le taux de mortalité lié à ce virus.
Il s'agit du dépistage des anticorps, que l'organisme fabrique en réaction à l'infection.
"Il n'existe pas de test approuvé au niveau international" pour cet autre type de test, note toutefois le Dr Al Edwards (École de pharmacie, Université de Reading).
L'enjeu de ces tests ne serait pas de repérer précocement les sujets infectés, car les anticorps mettent plusieurs jours à apparaître. Mais ils pourraient permettre "d'améliorer notre compréhension de la maladie" en détectant l'exposition passée au virus, relève Martin Hibberd, professeur de maladies infectieuses émergentes (London School of Hygiene & Tropical Medicine, LSHTM).
Selon les experts de l'OMS, 82% environ des cas répertoriés de la maladie, officiellement baptisée mardi Covid-19, sont considérés comme mineurs, 15% graves et 3% "critiques".
Et la principale crainte est de voir l'épidémie gagner des pays aux systèmes de santé fragiles. Mardi, le patron de l'OMS a estimé que cela pourrait provoquer "le chaos".