Crise du lait: la baisse de la collecte inférieure à 10% (ministre)
AFP
Paris - La grève du lait, lancée depuis un peu plus d'une semaine par des organisations de producteurs, a entraîné une baisse de la collecte de moins de 10% en France, a déclaré vendredi le ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire, à l'issue d'une réunion avec les professionnels.
"Ces chiffres ne posent pas de problèmes d'approvisionnement aux industries laitières", a-t-il affirmé, sur la foi des propos que lui ont tenu les industriels.
"Il y a des variations fortes selon les régions", a noté le ministre.
Depuis le lancement de la grève le 10 septembre, à l'appel de l'association des producteurs de lait indépendants (APLI) et de l'OPL (organisation des producteurs de lait), branche de la Coordination rurale, il est très difficile de quantifier son ampleur.
Les chiffres, selon qu'ils émanent des industriels et syndicalistes non grévistes ou des producteurs favorables au mouvement, vont de "5 à 10%" à "plus de 50% de grévistes".
La rencontre de M. Le Maire avec l'interprofession qui regroupe les industries et les coopératives laitières ainsi que la fédération nationale des producteurs laitiers (FNPL), branche de la FNSEA, a porté sur les différents projets du ministère pour résoudre la crise.
"L'urgence absolue" est de régler les problèmes de trésorerie des producteurs laitiers. M. Le Maire a rappelé l'aide d'urgence annoncée mardi à Rennes de 30 millions d'euros.
Par ailleurs il rencontrera lundi les banques et assurances pour les inviter à participer à "l'effort collectif", en allégeant les charges financières des producteurs (emprunts).
Sur le plan national, M. Le Maire est revenu sur son projet de "favoriser une meilleure organisation des producteurs" pour qu'ils soient "dans une situation plus favorable face aux industriels pour négocier" les volumes et les prix.
Ce projet de "contractualisation" entre industriels et producteurs est loin de faire l'unanimité parmi les éleveurs qui craignent de se retrouver pieds et poings liés aux laiteries.
Samedi, une réunion est prévue entre le ministre et les organisations syndicales avant une rencontre le 1er octobre à laquelle est conviée toute la profession.
Dernier front, celui de l'Union européenne. M. Le Maire a redemandé "une vraie régulation du marché du lait". Celle-ci devra permettre notamment la mise en place de ces contrats. "Aujourd'hui ce n'est pas possible", a-t-il affirmé, précisant que "cela s'appelle de l'entente illégale".
"Qu'on arrête de raisonner systématiquement sous le seul angle de la concurrence et que l'on raisonne en termes de revenus, de production stable pour les producteurs et les industriels", a-t-il martelé.
Lundi, il ira en Pologne pour convaincre les autorités de rejoindre les 18 autres pays favorables à cette nouvelle régulation.