De jeunes stars du football redonnent espoir aux Algériens

Magharebia.com/Mouna Sadek

Chaque jeudi, des centaines d’amateurs de football se rassemblent au stade municipal de Hydra (Alger centre) pour admirer le jeu incroyable des jeunes joueurs aux pieds nus de l'Académie de Football JMG du Paradou Athletic Club. Âgés d’à peine 12 ou 14 ans, ceux que la presse algérienne appelle les "virtuoses du ballon rond" sont rapidement devenus de véritables phénomènes.

De jeunes stars du football redonnent espoir aux Algériens
Ils rassemblent, dans les tribunes, autant de monde que lors des grands matchs de première division et redonnent espoir en l’avenir du football algérien.
L’admiration des spectateurs, qui se déplacent parfois des wilayas limitrophes d’Alger, est d’autant plus grande que les jeunes du Paradou jouent pieds nus, sur terrain sec ou détrempé, et sans gardien de but.
Les garçons du Paradou sont si bons que les joueurs de leurs catégories ne réussissent pas à leur tenir tête. Ils évoluent contre des équipes juniors, contre lesquelles ils s'imposent très souvent sur des scores impressionnants. C'est ainsi qu'ils ont battu l'USM Koléa 9 à 0, le NARB Réghaia 16 à 1 et le CRB 6 à 1.
Leurs admirateurs en restent ébahis. Les prouesses de ces jeunes footballeurs alimentent les discussions dans les bureaux, les cafés et les réunions familiales.
"Avec ces petits, on peut enfin espérer voir un jour l’Algérie devenir championne du monde de football. Leur jeu est un véritable régal pour les yeux. Fluide, discipliné et avec un talent incroyable, le joueur portant le numéro 8 est un magicien. Il n’a absolument rien à envier aux Zidane et autres Benzema", explique Madjid, un cadre d'une quarantaine d'année et grand amateur de football.
Le programme a été lancé il y a tout juste deux ans.
Jean-Marc Guillou est un ancien international français, capitaine de la sélection nationale lors de la Coupe du Monde 1978 en Argentine. Après avoir raccroché les crampons, il fonda l'école de football d'Abidjan, où il découvrit les frères Kolo et Yaya Touré, qui jouent aujourd'hui pour Arsenal et le FC Barcelone, avant d'ouvrir d'autres académies du football en Afrique et en Asie.
Kerridine Zetchi est un fan du football algérien qui en avait assez, a-t-il expliqué à DZ Foot, d'attendre que le gouvernement se décide à aider les clubs à former de jeunes talents.
En 2007, tous deux joignirent leurs forces pour ouvrir un centre de formation portant le nom de Guillou - l'Académie Paradou/JMG - et changer à tout jamais le visage du football algérien.
Les 16 premiers joueurs de l’Académie ont été consciencieusement choisis parmi 20 000 candidats venus des quatre coins du pays. Les responsables de l’école ont été enthousiasmés par leur sérieux et leur volonté d’apprendre. Mais il a fallu que ces jeunes s'adaptent à une exigence de l'école : pas de chaussures.
Les entraîneurs expliquent que jouer pieds nus répond à une volonté d'améliorer leur technique.
"Ce sont des garçons de 30 kilos ; leur ajouter des souliers, des chaussettes et des protège-tibias, cela les alourdirait", explique Olivier Guillou, le neveu du fondateur et directeur de l'académie d'Alger.
"De plus, ce n’est qu’ici que cela surprend", ajoute-t-il. "En Afrique, il est tout à fait normal que les joueurs de leur âge jouent pieds nus. Si l’on veut avoir un joueur doué techniquement, il doit jouer pieds nus, cela lui permet d’avoir une frappe de balle juste et précise et de bien sentir le ballon."
L’absence de gardien de but est liée au fait que les dirigeants de l’académie ignorent encore la taille que feront les jeunes élèves dans quelques années. Il serait risqué de former des jeunes de cet âge à un poste aussi sensible.
Dans leur résidence - une villa située dans les faubourgs ouest d'Alger - les élèves sont réveillés à 7 heures, puis prennent le chemin du stade pour deux heures d'entraînement. Après quelques heures de cours et une sieste, ils reprennent l'entraînement jusqu'à 17 ou 18 heures. Après le dîner, ils poursuivent d'autres activités ou regardent la télévision jusqu'à l'extinction des feux, à 22 heures. Deux femmes veillent sur leur bien-être dans la villa, où se trouvent également un responsable de l'enseignement, un surveillant général et un chauffeur.
"C'est une véritable fraternité", explique l'entraîneur assistant Aich Djamel, qui veille sur les garçons 16 heures par jour. "Ils font pratiquement tout ensemble."
Certains rêvent déjà de signer avec un club européen. "Si je suis au sein de cette académie, c’est parce que je suis ambitieux. Je travaille d’arrache-pied avec mes camarades pour être un bon footballeur", explique Abderaouf Benguit, originaire de Laghouat.
"Mon rêve est de jouer la Champion League avec le Real [Madrid], et je ferai tout pour y arriver", affirme-t-il à Magharebia.
Mais plus que tout, ces jeunes rêvent de revêtir le maillot algérien et de redorer le blason du football algérien. Une clause de leur contrat – qui dure dix ans – leur interdit de porter les couleurs d'un autre pays.
Le 6 février, une nouvelle vague de jeunes nés entre 1996 et 1998 a débuté l'entraînement à l'Académie du Paradou. "Leur nombre n'est pas limité. L’actuelle équipe en compte seize, mais si dans la prochaine, on en trouve quarante qui répondent à nos critères, on les prendra tous”, explique Olivier Guillou.
L'Académie peut accueillir quatre-vingts jeunes. La concurrence est rude.
"Ces jeunes rendent les gens heureux. Dans les gradins, il y a comme un air de fête", explique Said à Magharebia en accompagnant son fils à Hydra. "On ne trouve plus cela dans les stades. Il y a bien trop de violence, je ne peux même pas y emmener mes enfants."
"Grâce à cette équipe", ajoute-t-il, "les Algériens renouent avec l’esprit du sport."
"Je n’avais pas vu des gens aussi enthousiastes depuis 1982."
Mais Said devra attendre pour savoir si son fils a été retenu. Les responsables de l'académie se contentent d'indiquer que la sélection finale sera annoncée "prochainement".
Un jeune est déjà en passe de poursuivre une véritable carrière de star. Depuis que le quotidien britannique The Sun a présenté Madin Mohamed la semaine dernière, bloggeurs et fans de sport dans le monde entier qualifient ce jeune prodige de 6 ans de "prochain Zinedine Zidane".
Plus d'un million de personnes ont regardé le clip vidéo de ses prouesses sur le terrain.
Mohamed, parti en France avec sa famille il y a trois ans, a bénéficié d'une bourse de la Fédération Française de Football (FFF), tandis que des dénicheurs de talents du Real Madrid et du Chelsea FC suivent de près ses progrès.
"Il sait faire passer le ballon, le contrôler, dribbler, le faire passer entre les jambes — il est spectaculaire avec le ballon... un vrai magicien", écrit The Sun citant le président de son club local.
Ce n'est pas la première fois que la célébrité internationale touche un jeune joueur. En 2007, Manchester United avait signé avec Rhain Davis, alors âgé de 9 ans, après que le club l'eut vu en action sur un terrain sur un DVD envoyé par son grand-père.
Pour les jeunes prodiges acceptés par le Paradou – et pour leurs parents – la première étape vers la célébrité a tout juste commencé.
Zizou, ils arrivent...


Commentaires (1)
1. TAOURI le 06/08/2009 16:18
Je suis pere d'un jeune talentueux footbaleur qui est agé de j'ai 13 ans son poste est milieu de terrain recuperateur et relanceur evoluant a IRB EL ACHOUR vue ses capacite technique et moral pour cette disipline
sont reve et d'etre selectionné dans l'cademie
je vous prie monsieur de bien vouloir teste ce jeune et d'etre comprehensible pour l'avenir de ce jeune
le pere TAOURI MOUNIRr

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