Anette Cerf-Ferrière s'était lancée jeune dans le journalisme et a été une des premières diplômées, en 1952, du Centre de formation des journalistes (CFJ), issu de la Résistance.

Fortement imprégnée des idéaux de la Libération, marquée pour la vie par les persécutions antisémites -- elle a retracé dans un livre autobiographique romancé sa vie de lycéenne dans les années 40 -- elle s'était mariée avec un des jeunes dirigeants de la Résistance, René Cerf-Ferrière (Cerf était son nom de guerre) qui, dans son livre "Chemin clandestin", a rendu compte de son combat contre l'occupant.

Elle entame sa carrière de journaliste à la Dépêche du Midi, dont elle sera un des piliers du Bureau parisien, chargée du suivi de la politique intérieure. Cette belle jeune femme, toujours élégante, fréquentera ainsi tout ce que la politique française comptait comme dirigeants importants dans les années 60 et 70, de Jacques Chaban-Delmas à François Mitterrand en passant par Pierre Mendès France et Georges Marchais.

En 1976, elle rejoint l'Agence France-Presse, d'abord au desk France, puis, à compter de 1979, en charge de la couverture des affaires judiciaires, avant de devenir, de 1984 à 1989, chef du Service des Informations sociales. Elle terminera sa carrière de nouveau aux Informations générales, comme chef adjointe du service, jusqu'à sa retraite en 1992. Durant ses dernières années, endeuillées par la disparition en 2008 de l'un de ses deux enfants à 49 ans, elle conservera intacte sa passion pour l'actualité et sa curiosité intellectuelle.

Dans ses différentes responsabilités, elle a laissé le souvenir d'une journaliste cultivée, soucieuse plus du fond que des apparences, d'une grande courtoisie et dotée d'une plume élégante.

Ses obsèques se dérouleront jeudi à 12H45 au crématorium du Père-Lachaise.