Décès de Butor: hommage d'Audrey Azoulay à "un écrivain inclassable"
AFP
Audrey Azoulay, la ministre de la Culture, a rendu hommage jeudi à Michel Butor, "un écrivain inclassable" décédé la veille à l'âge de 89 ans, qui a été une des figures du Nouveau Roman et qui laisse derrière lui une oeuvre protéiforme.
"Michel Butor était un écrivain inclassable, compagnon d'aventure du Nouveau Roman, d'Alain Robbe-Grillet, de Nathalie Sarraute ou de Claude Simon", rappelle la ministre dans un communiqué.
Ce "chiffonnier-poète", prix Renaudot en 1957 pour "La modification", "semblait animé d'un formidable appétit de découvertes et d'expériences mais sans doute plus encore du plaisir de transmettre et de partager chacune d'elle par le texte-prose ou la poésie", souligne Audrey Azoulay.
Michel Butor laisse "une œuvre immense aux formes les plus inattendues, anthologie, collages, récits de rêves" ainsi que des "ouvrages sur des artistes comme Barcelo ou Alechinsky".
L'écrivain est décédé mercredi à l'hôpital de Contamine-sur-Arve, en Haute-Savoie. Il résidait à proximité dans le village de Lucinges, où il avait acquis une maison en 1989.
Il sera enterré lundi à Lucinges, a indiqué à l'AFP Jean-Luc Soulat, le maire de la commune.
"C'était une figure du village, quelqu'un de très disponible, qui n'était jamais avare d'une discussion sur toutes sortes de sujets, qui était encore extrêmement curieux", a confié l'élu.
Lucinges se préparait à fêter le 90e anniversaire de l'auteur, né le 14 septembre 1926 à Mons-en-Baroeul (Nord).
L'écrivaine et psychanaliste Julia Kristeva a évoqué auprès de l'AFP l'oeuvre de Michel Butor qui dans les années 50 "a bouleversé le feuilleton romanesque qui commençait à devenir soporifique".
Dans "La modification" par exemple, l'auteur "expose" plus qu'il ne "raconte une rupture sentimentale", explique-t-elle.
"A la place d'une confession sentimentale par le personnage, nous avons une filmographie des micro-changements de ses postures, de son rapport au temps, à l espace, le tout à travers un personnage qui est désigné par le pronom personnel +vous+".
Dans ce livre, "le personnage sentimental disparaît au profit de l'école du regard, c'est-à-dire un regard minutieux, à la fois absent et réfléchi qui nous fait subir la rupture" et qui mêle "surveillance et abandon".
Cela donne "une fragmentation du récit à travers des images recomposées" et permet de rendre compte d'une autre manière d'une séparation amoureuse. "La séparation est là et en même temps à distance, à distance du pathos", souligne Julia Kristeva.
S'il a été une figure du Nouveau Roman, Michel Butor n'a publié que quatre romans, le reste de son oeuvre foisonnante comprenant de nombreux autres genres (essais, poésie, etc.).
Egalement passionné de musique et de littérature, il avait publié plusieurs livres d'artistes (Alechinsky, Barcelo, Jiri Kolar...).
L'écrivain de 89 ans, qui au cours de sa carrière avait parcouru le monde pour donner cours et conférences, avait encore des projets d'écriture.
Lucinges a le projet de créer "une maison de livres d'artistes, autour de l'oeuvre de Michel Butor et de ses collaborations", a indiqué Jean-Luc Soulat.
Ce "chiffonnier-poète", prix Renaudot en 1957 pour "La modification", "semblait animé d'un formidable appétit de découvertes et d'expériences mais sans doute plus encore du plaisir de transmettre et de partager chacune d'elle par le texte-prose ou la poésie", souligne Audrey Azoulay.
Michel Butor laisse "une œuvre immense aux formes les plus inattendues, anthologie, collages, récits de rêves" ainsi que des "ouvrages sur des artistes comme Barcelo ou Alechinsky".
L'écrivain est décédé mercredi à l'hôpital de Contamine-sur-Arve, en Haute-Savoie. Il résidait à proximité dans le village de Lucinges, où il avait acquis une maison en 1989.
Il sera enterré lundi à Lucinges, a indiqué à l'AFP Jean-Luc Soulat, le maire de la commune.
"C'était une figure du village, quelqu'un de très disponible, qui n'était jamais avare d'une discussion sur toutes sortes de sujets, qui était encore extrêmement curieux", a confié l'élu.
Lucinges se préparait à fêter le 90e anniversaire de l'auteur, né le 14 septembre 1926 à Mons-en-Baroeul (Nord).
L'écrivaine et psychanaliste Julia Kristeva a évoqué auprès de l'AFP l'oeuvre de Michel Butor qui dans les années 50 "a bouleversé le feuilleton romanesque qui commençait à devenir soporifique".
Dans "La modification" par exemple, l'auteur "expose" plus qu'il ne "raconte une rupture sentimentale", explique-t-elle.
"A la place d'une confession sentimentale par le personnage, nous avons une filmographie des micro-changements de ses postures, de son rapport au temps, à l espace, le tout à travers un personnage qui est désigné par le pronom personnel +vous+".
Dans ce livre, "le personnage sentimental disparaît au profit de l'école du regard, c'est-à-dire un regard minutieux, à la fois absent et réfléchi qui nous fait subir la rupture" et qui mêle "surveillance et abandon".
Cela donne "une fragmentation du récit à travers des images recomposées" et permet de rendre compte d'une autre manière d'une séparation amoureuse. "La séparation est là et en même temps à distance, à distance du pathos", souligne Julia Kristeva.
S'il a été une figure du Nouveau Roman, Michel Butor n'a publié que quatre romans, le reste de son oeuvre foisonnante comprenant de nombreux autres genres (essais, poésie, etc.).
Egalement passionné de musique et de littérature, il avait publié plusieurs livres d'artistes (Alechinsky, Barcelo, Jiri Kolar...).
L'écrivain de 89 ans, qui au cours de sa carrière avait parcouru le monde pour donner cours et conférences, avait encore des projets d'écriture.
Lucinges a le projet de créer "une maison de livres d'artistes, autour de l'oeuvre de Michel Butor et de ses collaborations", a indiqué Jean-Luc Soulat.