Des poèmes de Louis Riel dévoilés

Canoe.ca

Plus d'un siècle après la pendaison de Louis Riel, le public pourra maintenant prendre connaissance de poèmes écrits par l'homme dans sa cellule de prison peu avant sa mort, en 1885.

Des poèmes de Louis Riel dévoilés
Les courts écrits, qui portent sur les convictions religieuses et politiques de l'homme, ont été révélés au grand public sur le site de sa sépulture, lundi au Manitoba, dans le cadre du «Jour Louis Riel», journée fériée dans cette province et qui célèbre le chef Métis.
Les poèmes permettent de découvrir une introspection à laquelle s'est livré Louis Riel, qui a longtemps été considéré comme un traître mais qui depuis les dernières décennies est maintenant vu comme le père des droits du peuple Métis ainsi que comme un homme qui a contribué grandement à la Confédération.
Les poèmes ont été conservés par la famille d'un gardien de prison, avant d'être mis à l'enchère l'an dernier. La Fédération des Métis du Manitoba, qui tenait à ce que les écrits ne se retrouvent pas à nouveau au sein d'une collection privée, a réussi à les acquérir pour la somme de 32 000 $, grâce à des dons offerts par des oeuvres de bienfaisance locales.
L'histoire veut que ces poèmes aient été composés durant la détention de Louis Riel et remis aux gardes tout juste avant son exécution.
«Pendant trop longtemps, nous avons vu certains des artefacts de nos grands dirigeants disparaître vers des territoires étrangers», a expliqué le président de la fédération, David Chartrand, aux quelques dizaines de personnes qui s'étaient réunies pour découvrir les poèmes, lundi.
«Nous avons vu une partie de notre histoire être vendue sur eBay et nous en sommes très choqués», a-t-il ajouté.
Les poèmes, qui ne font preuve ni de colère ni d'excuses, en disent beaucoup sur la personne qu'était Louis Riel, a souligné M. Chartrand.
«Il n'y a pas de haine. Il n'y a pas de peur. On y voit seulement un homme calme qui a décidé qu'il était prêt à donner sa vie pour ses convictions», a-t-il expliqué.
Louis Riel a été pendu pour avoir dirigé la rébellion du Nord-Ouest, en 1885. Une dispute quant aux droits des Métis et des revendications territoriales avait mené à des conflits avec la police à cheval du Nord-Ouest. Des disciples de Louis Riel avaient par la suite pris des otages et coupé des lignes télégraphiques entre Battleford et Batoche, villes situées aujourd'hui en Saskatchewan. Le chef Métis s'est finalement rendu à la suite d'une longue bataille à Batoche, devenu un lieu historique national, et il a subi son procès à Regina.
Au Manitoba, Louis Riel est vu comme le père de la Confédération, en raison de ses efforts pour mettre sur pied un gouvernement provisoire en 1870. Ce gouvernement a reconnu à la fois les droits des anglophones ainsi que ceux des francophones et il a négocié les termes sous lesquels le Manitoba est devenu la cinquième province de la Confédération canadienne.


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