Dette américaine: Obama cherche une solution à une semaine de l'échéance
AFP
Washington - L'administration de Barack Obama a mis en garde jeudi contre un prolongement jusqu'à la dernière minute de l'impasse sur la dette, un message qu'enverra le président lors d'une rencontre avec ses adversaires républicains, à une semaine de la date butoir.
"Si le Congrès n'agit pas et que les Etats-Unis se retrouvent soudain incapables de payer leurs factures, les répercussions seraient graves", a-t-il rappelé. La semaine dernière, le Trésor avait qualifié de "catastrophiques" les éventuelles conséquences d'une inaction parlementaire.
Le Congrès, composé du Sénat et de la Chambre des représentants, a l'autorité de fixer la limite légale de l'endettement public. Actuellement d'environ 16.700 milliards de dollars, la limite a été atteinte en mai et le Trésor n'a pu continuer à emprunter que grâce à des mesures "extraordinaires". Mais au-delà du 17 octobre, le Trésor a prévenu qu'il serait totalement incapable d'emprunter, et que ses ressources seraient limitées à une trésorerie d'environ 30 milliards de dollars et aux rentrées fiscales subséquentes.
L'échéance est une opportunité politique pour les adversaires républicains de Barack Obama, qui contrôlent la Chambre. Ils souhaitent négocier une réforme des grands programmes sociaux du pays (retraite, santé, aides sociales) en échange du relèvement du plafond de la dette, une tactique employée régulièrement dans les années 1990 et 2000, selon eux.
Pour tenter de résoudre le blocage, Barack Obama devait recevoir à 17H45 GMT le groupe démocrate du Sénat, et à 20H35 GMT 18 responsables républicains de la Chambre, dont John Boehner, son président.
Solution de court terme
Une issue envisagée passerait par le relèvement de quelques semaines, peut-être six, de la limite, afin de supprimer la menace immédiate d'un défaut et de laisser aux négociateurs des deux partis le temps de forger un grand compromis sur le budget 2014.
L'Etat fédéral est paralysé depuis dix jours, car le Congrès n'a pas non plus réussi à adopter une loi de finances pour l'exercice 2014, qui a commencé le 1er octobre.
Interrogé lors d'une conférence de presse mardi, Barack Obama a semblé favorable à une solution de court terme sur à la fois le plafond de la dette et le budget.
"Si nous n'avons pas assez de trésorerie, il serait impossible pour les Etats-Unis d'Amérique de remplir toutes leurs obligations, y compris les pensions de retraite et de santé, les paiements à nos militaires et anciens combattants, et les contrats avec les sous-traitants privés, pour la première fois de notre histoire", a énuméré Jacob Lew.
La date exacte à laquelle les Etats-Unis seraient forcés de faire défaut sur certains versements reste incertaine, car les recettes fiscales quotidiennes et les versements nécessaires varient de façon imprévue.
Le Bureau du budget du Congrès (CBO) estimait en septembre que cette date se situait entre le 22 octobre et la fin du mois.
"C'est impossible à prédire avec exactitude", a dit jeudi Jacob Lew.
Le ministre a aussi rejeté l'idée que le Trésor pourrait rassurer les marchés en rendant prioritaires certains paiements (par exemple, les intérêts de la dette) par rapport à d'autres (les sous-traitants).
"Je ne sais pas comment faire pour choisir entre la retraite, les anciens combattants, la santé ou l'aide alimentaire", a-t-il dit, en expliquant que ce serait juridiquement et techniquement difficile.
"Nous écrivons 80 millions de chèques par mois, le système est automatique", a-t-il expliqué. "On ne peut pas faire en sorte que le système paie certaines choses et pas d'autres".