Deux offres de rachat du Monde mais une porte ouverte à d'autres repreneurs
AFP
Paris - Le consortium rassemblant Matthieu Pigasse, Pierre Bergé et Xavier Niel, et le Groupe SFA PAR de Claude Perdriel, sont officiellement en piste pour la reprise du Monde, mais de nouvelles candidatures sont encore possibles, la date limite pour les offres fermes devant être fixée lundi par le conseil de surveillance.

Le Monde a précisé en outre que Claude Perdriel, dont la société SFA est propriétaire du groupe Nouvel Observateur (Challenges, Sciences et Avenir...), est "associé à des partenaires dont l'identité n'a pas été dévoilée".
Selon la rédaction du Monde, l'offre du trio Niel-Pigasse-Bergé a été critiquée par le président de la République Nicolas Sarkozy lors d'un entretien cette semaine avec le patron du Monde Eric Fottorino.
Le prix du "ticket" pour prendre le contrôle du groupe est estimé entre 80 et 120 millions d'euros.
"La date limite de remise des offres fermes" sera arrêtée définitivement par le Conseil de Surveillance qui se tiendra lundi 14 juin, a précisé Le Monde dans un communiqué.
"Le consortium Pigasse, Bergé, Niel a fait savoir qu'il était prêt, dès aujourd'hui, à remettre une offre définitive après confirmation de cette date limite, et dans le cadre d'un calendrier commun à tous les candidats potentiels", a souligné le groupe Le Monde.
Initialement le calendrier prévoyait que les offres définitives devaient être déposées ce vendredi et que le Conseil de Surveillance pourrait choisir lundi. Mais devant ces délais trop courts, certains actionnaires comme la Société des Rédacteurs du Monde (SRM), de même que certains candidats potentiels comme l'espagnol Prisa, avaient demandé que soit prolongé le délai de dépôt.
La SRM (actionnaire de référence) et la Société des Cadres du Monde ont ainsi annoncé vendredi la tenue d'assemblées générales extraordinaires le 25 juin pour se prononcer sur le choix d'un repreneur, après avoir estimé que le calendrier était "irréaliste et intenable".
"Cela permettrait de réunir un Conseil de surveillance fin juin, pour entériner le choix et entamer les négociations avec le repreneur. La recapitalisation serait alors finalisé en septembre", a expliqué vendredi à l'AFP le président de la SRM Gilles Van Kote.
Pour Eric Fottorino, le Conseil de Surveillance "prendra un certain nombre de décisions sur la suite du calendrier".
L'urgence demeure puisque le Monde se trouverait en cessation de paiement en juillet. Des solutions de financement doivent donc être trouvées rapidement.
Les candidats-repreneurs pourraient par exemple devoir verser "des arrhes" ou des "avances de trésorerie remboursables" lors de la récapitalisation, pour pallier les besoins financiers durant juillet et août.
Les 80 à 120 millions nécessaires comprennent notamment le remboursement d'un emprunt bancaire de 25 millions d'euros (gagé sur l'hebdomadaire Télérama), le montant correspondant aux obligations remboursables en actions (ORA) initialement émises pour 69 millions (mais décotées depuis) et les frais de restructuration de l'imprimerie dont le montant n'a jamais été précisé.
"J'exclus qu'on se mette en risque de ne pas honorer des échéances financières", a déclaré l'AFP Eric Fottorino face au spectre d'une procédure devant le Tribunal de Commerce.