Discovery s'est envolée pour l'une des dernières missions d'une navette
AFP
Cap Canaveral (Etats-Unis) - La navette américaine Discovery s'est envolée lundi à l'aube vers la Station spatiale internationale (ISS) avec sept astronautes à bord parmi lesquels trois femmes, dont une Japonaise et une ex-professeur de lycée.
L'Américaine Tracy Caldwell Dyson est arrivée dimanche dans l'ISS avec deux spationautes russes à bord d'un vaisseau Soyouz.
Discovery a pris son envol au dessus de l'Atlantique depuis le pas de tir du Centre spatial Kennedy, près de Cap Canaveral en Floride (sud-est), comme prévu à 10H21 GMT (06H21 locales) aux toutes premières lueurs du jour, et les flammes de ses moteurs étaient visibles dans le ciel encore sombre pendant plusieurs minutes.
"Il est temps de faire votre ascension sur l'orbite, bonne chance et bon vent", a dit peu avant le décollage le directeur du lancement Pete Nickolenko en s'adressant au commandant de bord Alan Poindexter. "Allons-y", lui a répondu ce dernier.
La navette a atteint l'orbite terrestre en 8 minutes 30 à 225 km d'altitude pour préparer son rendez-vous avec l'ISS, à laquelle elle s'amarrera mercredi. La Station se trouve à 343 km d'altitude.
Une quinzaine de minutes avant le lancement, la Station, telle une étoile, a fait un passage à la verticale du Centre spatial Kennedy.
L'objectif de cette mission de 13 jours est la livraison de huit tonnes de ravitaillement et de matériels dont des couchettes pour les six occupants permanents de l'ISS, ainsi que sept armoires destinées à diverses expériences scientifiques.
Discovery apportera aussi un congélateur supplémentaire pour préserver les échantillons des expériences menées en micro-gravité et un réservoir d'ammoniaque pour le système de refroidissement de la Station, ainsi qu'un mécanisme d'exercice permettant de mesurer la force musculaire.
La plupart de ces équipements et vivres sont embarqués dans le module pressurisé Leornardo, de construction italienne, arrimé dans la soute de la navette. Leornardo sera amarré à la Station pour être déchargé.
Trois sorties orbitales de six heures et demie chacune par une équipe de deux astronautes de Discovery sont prévues durant la mission, dont l'une des principales tâches sera le remplacement d'un réservoir d'ammoniaque vide attaché à l'extérieur de la Station.
Après ce vol, il n'en restera que trois avant l'envoi au musée des trois orbiteurs de la flotte fin 2010.
La construction de l'ISS étant quasiment achevé, la Nasa achemine dans ces derniers vols de navettes des pièces de rechange et équipements destinés à l'entretien futur de la Station, dont le président Barack Obama a annoncé en février le maintien jusqu'à 2020 au moins.
L'ISS, projet de cent milliards de dollars débuté en 1998 auquel participent seize pays, est surtout financé par les Etats-Unis.
Après la fin des navettes, les Etats-Unis dépendront des Soyouz russes pour acheminer leurs astronautes à l'ISS, jusqu'à ce qu'un lanceur commercial américain soit prêt vers 2015.
Le président Obama a décidé en février d'annuler le programme Constellation de retour des Américains sur la Lune, éliminant du même coup le développement de la fusée Ares 1 censée, avec la capsule Orion, succéder à la navette vers 2015.
Il entend à la place encourager le secteur privé à offrir des lanceurs pour mettre les astronautes de la Nasa sur orbite à moindre coût.
L'annulation surprise de Constellation, sans proposer une alternative claire, a été vivement critiquée au Congrès et dans les rangs de la Nasa.
M. Obama est attendu le 15 avril en Floride où il devrait expliquer la nouvelle approche américaine pour l'exploration spatiale habitée.