Dividendes et bonus : le bras de fer entre Sarkozy et les banquiers

Le Monde.fr/AFP et Reuters

Il y a ceux qui ont entendu les propos de Nicolas Sarkozy, et les autres. Samedi, la BNP a annoncé que le président de la banque, Michel Pébereau, et son directeur général, Baudouin Prot, avaient décidé de renoncer à leur rémunération variable ("bonus") pour l'exercice 2008, confirmant une information du Figaro.

Dividendes et bonus : le bras de fer entre Sarkozy et les banquiers
Ils avaient l'an dernier respectivement touché 875 000 et 2,27 millions d'euros au titre de cette part variable, a aussi précisé la banque.

Les directeurs généraux de la Société Générale, Frédéric Oudéa, et du Crédit Agricole, Georges Pauget, eux ont dit non à Nicolas Sarkozy, rapporte le Journal du Dimanche. Dans un communiqué, le directeur général de CASA Georges Pauget explique que sa rémunération est décidée "en application des lois et règlements en vigueur" par "des instances spécifiques représentant les actionnaires - comité des rémunérations et Conseil d'Administration" et qu'il "se conformera" à la décision de ces instances.

Le président de la République a demandé jeudi, lors de ses voeux aux forces économiques, aux dirigeants des banques françaises de suspendre cette année la "part variable" de leurs rémunérations sur les résultats de 2008, en contrepartie du soutien financier que l'Etat leur a apporté. L'Etat a accordé aux banques françaises en décembre une première tranche de prêts de 10,5 milliards d'euros.

Le ministère des finances a précisé cette semaine que les banques pourraient bénéficier d'un nouveau prêt de l'Etat de 10,5 milliards d'euros d'ici la fin du premier trimestre, ce qui porterait l'aide publique à 21 milliards d'euros. Six grandes banques françaises avaient bénéficié de la première tranche de fonds débloqués par l'Etat : Crédit Agricole, BNP Paribas, Société Générale, Crédit Mutuel, Caisse d'Epargne et Banque Populaire.

Dans une interview dans le quotidien Les Echos, la ministre de l'économie, Christine Lagarde, enfonce le clou, estimant qu'en matière de rémunération des dirigeants, "les banques doivent comprendre que nous avons changé d'époque".


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