Droits de l’homme : Aït Ahmed critique le silence de l’UE
elwatan.com
En colère contre la répression dont souffrent ses militants à Ghardaïa, le président du FFS, Hocine Aït Ahmed sort de sa réserve. Il critique le silence de l’Europe face aux atteintes aux droits de l’homme en Algérie.
Hocine Aït Ahmed
Depuis des années, c’est dans le silence complice des plus grandes démocraties du monde que le peuple algérien est empêché de s’exprimer librement. Médias sous contrôle, espace public monopolisé, société atomisée et mise sous pression policière permanente », déplore-t-il. En interpellant les instances onusiennes, le président du plus vieux parti de l’opposition en Algérie accuse les Européens et en particuliers leurs représentations en Algérie de passer sous silence les violations répétitives des droits de l’homme dans le pays.
« Alors que les ambassades européennes sont mises sous le contrôle quasi exclusif des créatures du régime, de véritables militants des droits de l’homme souffrent, en plus du harcèlement policier, administratif et judiciaire permanent que leur inflige le pouvoir, de l’indifférence des représentations diplomatiques de l’Union européenne ! », souligne-t-il en dénonçant la démission des Européens en matière de défense des droits de l’homme.
Des militants FFS devant le juge, le 17 décembre prochain
La réaction de Hocine Aït Ahmed confirme la révolte du parti devant la cascade de procès qui s’abattent sur les militants du FFS à Ghardaïa. Une révolte exprimée encore par le premier secrétaire du parti, Karim Tabbou, lors d’un point de presse animé, hier à Alger. Selon lui, une trentaine de militants de FFS et des droits de l’homme de Ghardaïa doivent se présenter, jeudi prochain, au tribunal de la wilaya pour un procès datant de 2004. « A travers cette avalanche de procès, le pouvoir vise à maintenir la pression sur les militants du parti et à provoquer le sentiment de peur chez la population locale », soutient-il.
Selon lui, les autorités projettent, depuis l’été dernier, « de substituer aux partis et aux instances légales dans la région des organisations archaïques ». « Depuis les événements de Berriane, ce sont les mosquées et l’administration qui gèrent les affaires de la wilaya de Ghardaïa », précise-t-il. Pour sa part, Kamel Eddine Fekhar, premier concerné par le procès de jeudi prochain, se montre très inquiet. Accusé dans sept affaires, dont deux en criminel, le fédéral du FFS de Ghardaïa parle d’un acharnement judiciaire contre sa personne.
Pour le soutenir, lui et ses camarades, le FFS décide de mobiliser ses militants et d’organiser le conseil national du parti à Ghardaïa vendredi prochain. Le FFS, ajoute encore Karim Tabbou, a alerté les chancelleries des pays étrangers en Algérie.