EUROPEENNES: Twitter autorise finalement la campagne du gouvernement français

Reuters

Paris - Le réseau social Twitter a annoncé jeudi qu’il allait finalement autoriser “les publicités encourageant la participation électorale” après avoir interdit dans un premier temps une campagne du gouvernement français en vue des européennes par crainte d’enfreindre la nouvelle loi sur les “fake news”.

“Promouvoir et protéger l’intégrité des élections européennes 2019 est au coeur de notre mission pour les prochains mois”, écrit Twitter dans une série de tweets publiés après une rencontre entre ses représentants et le secrétaire d’Etat au Numérique Cédric O à Bercy. “Il s’agit notamment d’encourager la participation des électeurs”.

A la suite de la loi “Manipulation de l’information”, qui été promulguée le 22 décembre, “nous avons décidé d’interdire toute publicité ciblée en France dont les campagnes appelant à aller voter”, poursuit le réseau social. “Après de nombreux échanges, nous avons décidé d’autoriser désormais les publicités encourageant la participation électorale”.

La décision de Twitter d’interdire la campagne publicitaire “#ouijevote” coordonnée par le Service d’information du gouvernement (SIG) et appelant à voter aux élections européennes du 26 mai avait suscité l’indignation de l’exécutif qui avait jugé ce choix “inacceptable”.

“La priorité de Twitter devrait être de combattre les contenus faisant l’apologie du terrorisme, pas les campagnes incitant à s’inscrire sur les listes électorales d’une république démocratique”, avait notamment fustigé le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner.

La volte-face jeudi du réseau social a été saluée dans un communiqué commun du ministre de l’Intérieur, du ministre de la Culture Franck Riester et du secrétaire d’Etat chargé du numérique.

“Le gouvernement salue ce premier pas de Twitter, qui témoigne de la volonté d’amorcer une démarche constructive sur ce sujet”, peut-on lire. “Néanmoins, la priorité du gouvernement demeure la mise en œuvre par Twitter et par l’ensemble des plates-formes concernées des obligations de transparence prévues par la loi sur la manipulation de l’information”.

Adoptée en novembre par le Parlement, cette loi impose notamment aux principales plates-formes en ligne - comme Facebook, Google ou Twitter - des obligations de transparence lorsqu’elles diffusent des contenus contre rémunération, afin d’éviter des manipulations et des tentatives d’influence sur des scrutins.

“L’objet de la loi n’est en aucun cas d’empêcher les plate-formes de diffuser certains contenus mais simplement de permettre aux internautes d’être informés sur le fait que ces contenus font l’objet d’une mise en avant contre rémunération”, soulignent les trois ministres dans le communiqué.


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