Ecoutes: l'avocat de Sarkozy déposera plainte pour violation du secret de l'instruction

AFP

Paris - L'avocat de Nicolas Sarkozy, Thierry Herzog, a annoncé jeudi qu'il déposerait une plainte pour violation du secret de l'instruction après la publication par Mediapart d'extraits des écoutes judiciaires de conversations entre l'ex-président et lui, mettant implicitement en cause François Hollande.

"Aujourd'hui je vais demander au procureur de la République, par le dépôt d'une plainte pour violation du secret de l'instruction, d'ordonner une enquête et d'identifier quels sont les auteurs de ces violations du secret de l'instruction", a-t-il déclaré sur Europe 1.

"C'est-à-dire qui a remis à Mediapart les rapports tronqués qui ont été ainsi publiés hier (...) et je pense qu'on devrait sans difficulté pouvoir identifier très facilement le ou les auteurs", a ajouté Me Herzog.

Des extraits de sept écoutes judiciaires, captées entre le 28 janvier et le 11 février et diffusées par le site d'informations, confirment que Nicolas Sarkozy et son avocat se préoccupent alors beaucoup de la décision attendue de la Cour de cassation sur les agendas de l'ancien chef de l'Etat, saisis dans l'affaire Bettencourt et susceptibles d'intéresser les juges dans d'autres dossiers.

Me Herzog a réaffirmé n'avoir "bénéficié d'aucune information privilégiée" dans l'affaire Bettencourt, dénonçant des "écoutes tronquées".

"Mediapart, Edwy Plenel (le fondateur du site, NDLR), ont un avocat, Me (Jean-Pierre) Mignard, qui est également l'ami et l'avocat de M. Hollande", a relevé au passage le conseil de Nicolas Sarkozy. Les révélations initiales sur les écoutes "sont faites dans Le Monde, M. Hollande, d'après son agenda, reçoit le soir-même de la parution les deux journalistes qui ont fait ces révélations", a-t-il poursuivi. "Les faits semblent parler d'eux-mêmes", a conclu Me Herzog.

L'avocat s'est aussi expliqué sur une phrase tirée des écoutes judiciaires où il évoque "ces bâtards de Bordeaux" à propos des juges ayant un temps mis Nicolas Sarkozy en examen dans l'affaire Bettencourt. Il s'agissait de conversations téléphoniques "privées", "dans lesquelles j'ai pu me lâcher, on ne va pas généraliser", a avancé Me Herzog.

Et de lancer au journaliste: "Il ne vous arrive jamais, vous, d'avoir au téléphone des propos qui dépassent votre pensée?".


Commentaires (0)
Nouveau commentaire :