Egypte: Morsi défie le tribunal, se dit toujours président
AFP
Le Caire - Le chef d'Etat islamiste destitué Mohamed Morsi a martelé qu'il était le président légitime d'Egypte, à l'ouverture lundi de son procès sou haute surveillance au Caire, avant l'ajournement au 8 janvier de la prochaine audience.
Quatre mois après sa destitution par l'armée, M. Morsi a appelé à "juger les leaders du coup d'Etat militaire" et qualifié d'"illégal" le tribunal devant lequel il doit répondre, avec 14 co-accusés, d'"incitation au meurtre" d'au moins 7 manifestants devant le palais présidentiel le 5 décembre 2012.
Détenu au secret depuis son renversement le 3 juillet, le seul chef d’Etat élu démocratiquement en Egypte a fait sa première apparition publique dans une salle d'audience d'où caméras et téléphones étaient bannis.
Il est entré, vêtu d'un costume bleu sombre, sous les applaudissements et aux cris de "A bas le régime militaire!" de deux dirigeants de sa confrérie des Frères musulmans, Essam al-Erian et Mohammed al-Beltagui, présents à ses côtés dans le box grillagé des accusés.
"Je suis le président de la République et ce tribunal est illégal", a d'emblée déclaré M. Morsi, en costume, derrière la grille où se tenaient certains de ses co-accusés actuellement en détention préventive. Sept d'entre eux, toujours en fuite, n'étaient pas présents.
"C'était un coup d’État militaire, les leaders de ce putsch devraient être jugés" pour "trahison" et "crime", a lancé aux juges le président déchu manifestement en bonne santé, selon un journaliste de l'AFP présent dans la salle d'audience, au coeur de l'Académie de police dans l'est du Caire.
Les partisans de M. Morsi avaient prévenu qu'ils ne reconnaissaient pas l'autorité des juges ni la légitimité d'un procès qu'ils qualifient de "politique". Ses avocats ont annoncé qu'ils n'assisteraient au procès que "pour surveiller la procédure judiciaire".
Transfert dans une prison d'Alexandrie
Ce procès est un "test" pour évaluer la volonté des autorités intérimaires de respecter les droits de l'Homme, a prévenu Amnesty International, estimant que si M. Morsi n'avait pas droit à un procès juste "alors il (serait) permis de soulever des questions quant aux motivations cachées du procès".
M. Morsi, qui encourt la peine de mort, était arrivé tôt le matin au tribunal par hélicoptère.
Après une audience suspendue à deux reprises, le tribunal a annoncé l'ajournement du procès au 8 janvier. M. Morsi a ensuite été transféré à la prison Borg al-Arab d'Alexandrie (nord).
Au même moment, la télévision officielle a diffusé des images -sans son- de l'arrivée de M. Morsi au tribunal ainsi que du président destitué dans le box grillagé tandis que ses co-accusés, vêtus de blanc, tournaient le dos à la cour.
Pour mener son coup de force contre M. Morsi, l'armée s'était appuyée sur les millions d’Égyptiens descendus dans la rue fin juin pour réclamer le départ d'un président qu'ils accusaient d'accaparer les pouvoirs au profit de sa confrérie et de vouloir islamiser la société à marche forcée.
Ses partisans, eux, dénoncent un "procès politique" et étaient rassemblés en plusieurs endroits du Caire notamment, où ont été déployés pour l'occasion 20.000 policiers et soldats. La mégalopole de 20 millions d'habitants est déjà quadrillée depuis le 3 juillet par les chars de l'armée et d'innombrables barrages de police.
Accrochages limités
En milieu de journée, des accrochages limités ont eu lieu devant la Cour de cassation dans le centre du Caire, partisans et opposants de M. Morsi s'échangeant des jets de pierres. La police a tiré des gaz lacrymogènes pour les disperser, selon un correspondant de l'AFP sur place. Plusieurs places du Caire étaient également verrouillées par les forces de l'ordre.
"Le procès de M. Morsi est une mascarade, ces criminels sont en train de juger le seul président légitime" du pays, a lancé un manifestant à l'AFP, Ibrahim Abdel Samad.
A l'issue de ce rendez-vous judiciaire sous tension, de nouvelles violences sont à redouter car le pouvoir installé par l'armée réprime dans le sang les manifestations pro-Morsi depuis le 14 août.
Ce jour-là, policiers et soldats ont tué des centaines de partisans du président déchu en dispersant leurs sit-in au Caire. Depuis, plus d'un millier de manifestants ont été tués et plus de 2.000 Frères musulmans arrêtés, dont leurs principaux leaders, jugés comme M. Morsi notamment pour "incitation au meurtre".
Depuis cette date, les Frères musulmans peinent à mobiliser des foules, malgré des appels à manifester "pacifiquement".
Alors que les attaques contre les forces de l'ordre se sont multipliées depuis le 3 juillet, un officier de l'armée a été tué lundi par balles à Ismaïliya, sur le canal de Suez, où deux policiers avaient été tués dimanche soir, selon des responsables de la sécurité.
Détenu au secret depuis son renversement le 3 juillet, le seul chef d’Etat élu démocratiquement en Egypte a fait sa première apparition publique dans une salle d'audience d'où caméras et téléphones étaient bannis.
Il est entré, vêtu d'un costume bleu sombre, sous les applaudissements et aux cris de "A bas le régime militaire!" de deux dirigeants de sa confrérie des Frères musulmans, Essam al-Erian et Mohammed al-Beltagui, présents à ses côtés dans le box grillagé des accusés.
"Je suis le président de la République et ce tribunal est illégal", a d'emblée déclaré M. Morsi, en costume, derrière la grille où se tenaient certains de ses co-accusés actuellement en détention préventive. Sept d'entre eux, toujours en fuite, n'étaient pas présents.
"C'était un coup d’État militaire, les leaders de ce putsch devraient être jugés" pour "trahison" et "crime", a lancé aux juges le président déchu manifestement en bonne santé, selon un journaliste de l'AFP présent dans la salle d'audience, au coeur de l'Académie de police dans l'est du Caire.
Les partisans de M. Morsi avaient prévenu qu'ils ne reconnaissaient pas l'autorité des juges ni la légitimité d'un procès qu'ils qualifient de "politique". Ses avocats ont annoncé qu'ils n'assisteraient au procès que "pour surveiller la procédure judiciaire".
Transfert dans une prison d'Alexandrie
Ce procès est un "test" pour évaluer la volonté des autorités intérimaires de respecter les droits de l'Homme, a prévenu Amnesty International, estimant que si M. Morsi n'avait pas droit à un procès juste "alors il (serait) permis de soulever des questions quant aux motivations cachées du procès".
M. Morsi, qui encourt la peine de mort, était arrivé tôt le matin au tribunal par hélicoptère.
Après une audience suspendue à deux reprises, le tribunal a annoncé l'ajournement du procès au 8 janvier. M. Morsi a ensuite été transféré à la prison Borg al-Arab d'Alexandrie (nord).
Au même moment, la télévision officielle a diffusé des images -sans son- de l'arrivée de M. Morsi au tribunal ainsi que du président destitué dans le box grillagé tandis que ses co-accusés, vêtus de blanc, tournaient le dos à la cour.
Pour mener son coup de force contre M. Morsi, l'armée s'était appuyée sur les millions d’Égyptiens descendus dans la rue fin juin pour réclamer le départ d'un président qu'ils accusaient d'accaparer les pouvoirs au profit de sa confrérie et de vouloir islamiser la société à marche forcée.
Ses partisans, eux, dénoncent un "procès politique" et étaient rassemblés en plusieurs endroits du Caire notamment, où ont été déployés pour l'occasion 20.000 policiers et soldats. La mégalopole de 20 millions d'habitants est déjà quadrillée depuis le 3 juillet par les chars de l'armée et d'innombrables barrages de police.
Accrochages limités
En milieu de journée, des accrochages limités ont eu lieu devant la Cour de cassation dans le centre du Caire, partisans et opposants de M. Morsi s'échangeant des jets de pierres. La police a tiré des gaz lacrymogènes pour les disperser, selon un correspondant de l'AFP sur place. Plusieurs places du Caire étaient également verrouillées par les forces de l'ordre.
"Le procès de M. Morsi est une mascarade, ces criminels sont en train de juger le seul président légitime" du pays, a lancé un manifestant à l'AFP, Ibrahim Abdel Samad.
A l'issue de ce rendez-vous judiciaire sous tension, de nouvelles violences sont à redouter car le pouvoir installé par l'armée réprime dans le sang les manifestations pro-Morsi depuis le 14 août.
Ce jour-là, policiers et soldats ont tué des centaines de partisans du président déchu en dispersant leurs sit-in au Caire. Depuis, plus d'un millier de manifestants ont été tués et plus de 2.000 Frères musulmans arrêtés, dont leurs principaux leaders, jugés comme M. Morsi notamment pour "incitation au meurtre".
Depuis cette date, les Frères musulmans peinent à mobiliser des foules, malgré des appels à manifester "pacifiquement".
Alors que les attaques contre les forces de l'ordre se sont multipliées depuis le 3 juillet, un officier de l'armée a été tué lundi par balles à Ismaïliya, sur le canal de Suez, où deux policiers avaient été tués dimanche soir, selon des responsables de la sécurité.