Egypte: Moubarak pourrait rester président à vie
AFP
Le Caire - Le président égyptien Hosni Moubarak, au pouvoir depuis 1981, se présentera probablement à la prochaine élection présidentielle en 2011 et pourrait rester président jusqu'à la fin de sa vie, selon Wikileaks cité par le quotidien britannique The Guardian.
Hosni Moubarak
"La prochaine élection présidentielle est prévue pour 2011, et si M. Moubarak est encore en vie, il est probable qu'il se présente à nouveau, et, inévitablement, qu'il gagne", dit, selon le journal, cette note datée de mai 2009, avant une visite de Moubarak à Washington, et écrite par l'ambassadeur des Etats-Unis au Caire Margaret Scobey.
Selon Mme Scobey, "Moubarak, 82 ans, qui dirige la nation la plus peuplée et la plus influente du monde arabe, va très probablement mourir dans son bureau plutôt que de se retirer volontairement ou d'être remplacé lors d'un vote démocratique", écrit le Guardian.
"Malgré d'incessantes discussions à demi-mot, personne en Egypte n'a de certitude sur qui va succéder à Moubarak, ni dans quelles circonstances", est-il écrit.
M. Moubarak a subi au début de l'année une ablation de la vésicule biliaire et d'une petite tumeur à l'intestin, et il ne s'est pas exprimé sur ses intentions pour la présidentielle.
La note diplomatique cite son fils Gamal, un banquier de 47 ans qui a pris du galon au sein du Parti national démocrate au pouvoir, comme "candidat probable", tout comme le chef des renseignements égyptiens, Omar Souleiman, et le chef de la Ligue arabe, Amr Moussa, qui fut longtemps ministre des Affaires étrangères.
"Moubarak souhaite dans l'idéal un dirigeant fort mais équitable, ce qui pourrait disqualifier Gamal Moubarak, vu son manque d'expérience militaire, et cela pourrait expliquer que Moubarak se tienne à distance de la question de sa succession", écrit l'ambassade.
"En fait, il semble se fier à Dieu, et aux omniprésents services de sécurité militaires et civils, pour assurer une transition paisible".
La publication de cette note fait suite à la victoire écrasante début décembre du parti de M. Moubarak lors des élections législatives.
Le PND, qui a ainsi renforcé son emprise dans la perspective des présidentielles, a remporté 420 des 508 sièges du Parlement, au cours d'un scrutin marqué par des violences et des accusations de fraude, émanant y compris des Etats-Unis et de l'Union européenne.