Egypte: Washington veut la clarté dans une affaire de violence policière
AFP
Le Caire - Le ministre américain de la Justice, Eric Holder, a souhaité mercredi que les autorités égyptiennes mènent une "enquête transparente" sur une affaire de violence policière à Alexandrie, qui a provoqué une forte émotion en Egypte ainsi que des réactions internationales.
Eric Holder
"Nous espérons que l'enquête sera conduite en toute transparence" et que ceux qui seront reconnus responsables "seront traités en conséquence", a déclaré M. Holder à un groupe de journalistes.
Selon des témoins, la victime, Khaled Saïd 28 ans, a été traîné le 6 juin dernier par les policiers en civil à l'extérieur d'un café internet d'Alexandrie après avoir refusé de se laisser fouiller, puis a été battu à mort en pleine rue.
Deux autopsies demandées par le procureur général égyptien ont conclu à une mort due à une asphyxie consécutive à l'absorption d'un sachet de marijuana, que le jeune homme aurait avalé en voyant les policiers approcher.
La version officielle a été rejetée par plusieurs organisations des droits de l'Homme qui ont également dénoncé l'état d'urgence instauré en Egypte depuis 1981, l'accusant de servir à couvrir des exactions policières.
M. Holder, qui a rencontré des militants réformateurs égyptiens, a reconnu que le pays avait un retard à combler en ce qui concerne les droits de l'Homme, même si des progrès avaient été faits dans ce domaine.
"De nombreux progrès ont été accomplis en Egypte durant ces dernières années, mais je pense que beaucoup reste encore à faire " a-t-il déclaré.
Il a également ajouté que les Etats-Unis espéraient que les élections parlementaires de l'automne 2010, ainsi que la présidentielle de 2011 auraient lieu de manière "libre et équitable ".
Le président Egyptien, Hosni Moubarak, âgé de 82 ans, est au pouvoir depuis 1981. Il n'a cependant pas encore annoncé s'il comptait se présenter pour un cinquième mandat à la tête de l'Egypte.