Egypte: poursuite de l'occupation de la place Tahrir par des manifestants
AFP
Le Caire - Des centaines de manifestants continuaient d'occuper la place Tahrir dans le centre du Caire samedi pour presser le pouvoir militaire de relancer les réformes, a constaté un journaliste de l'AFP.
Des estrades étaient encore en place d'où étaient diffusés de la musique et des discours de militants. Les tentes étaient surmontées d'un grand chapiteau de toile blanche destiné à protéger d'un soleil intense.
Le secteur était fermée au trafic automobile, et des barrages contrô lés par des militants étaient installés aux différents accès pour vérifier l'identité des personnes entrant sur la place.
"Cinq mois après la chute de Moubarak nous devons poursuivre le mouvement", affirme Moussa Kassem, un jeune venu passer la nuit à Tahrir avec des amis, en allusion au départ de l'ancien président Hosni Moubarak forcé à quitter le pouvoir par une mobilisation populaire massive sur cette même place.
"Nous demandons le limogeage des gens de l'ancien régime qui sont encore en place dans les médias", ajoute-t-il.
Pour Mohamed Karim, un étudiant en droit à la faculté d'Al-Azhar qui révise ses cours sous une tente, "il faut changer le ministère de l'Intérieur, pour que la police respecte tout le monde dans ce pays".
Les manifestations de vendredi visaient à réclamer une relance des réformes, sur fond de mécontentement contre la gestion de la transition politique par l'armée, au pouvoir depuis le départ de M. Moubarak en février dernier.
Les revendications portent sur le jugement de responsables de l'ancien régime suspectés de bénéficier de la clémence du nouveau pouvoir, et des sanctions contre les policiers accusés du meurtre de manifestants durant la révolte de janvier-février.
Outre la place Tahrir au Caire, des rassemblements ont eu lieu dans plusieurs grandes villes comme Alexandrie, Suez ou Ismaïliya. Une manifestation a également eu lieu dans la station de Charm el-Cheikh, sur la mer Rouge, où M. Moubarak est hospitalisé.