Elizabeth II fête soixante ans de règne dans la sérénité
AFP
Londres - Tout semble sourire à la reine Elizabeth II, hormis peut-être la météo, au moment ou elle fête avec faste les célébrations de son jubilé de diamant, au faîte de sa gloire.
Doyenne des têtes couronnées d'Europe, Elizabeth II a traversé la seconde guerre mondiale, vu la dissolution de l'Empire britannique et connu 12 Premiers ministres. 6 papes se sont succédés pendant son règne.
"A travers tous ces changements extraordinaires", la reine "est restée résolument fidèle à ses devoirs", a déclaré en hommage le Premier ministre David Cameron en mars dernier.
Dotée d'une santé à toute épreuve, elle remplit encore à 86 ans une foule d'engagements chaque année et parraine plus de 600 associations.
Seule inquiétude, l'alerte cardiaque dont a été victime son "roc" d'époux, Philip, duc d'Edimbourg, peu avant Noël. Elle a porté une ombre à une période particulièrement heureuse pour la monarchie britannique.
Il n'en a pas toujours été ainsi: en 60 ans de règne, Elizabeth II a traversé bien des turbulences.
1992, "Annus horribilis", a vu exploser les couples de trois de ses enfants, Charles, Anne et Andrew, et son château chéri de Windsor être la proie des flammes.
En 1997, la mort tragique de Diana a failli sceller le divorce entre la monarchie et son peuple. La reine a fait amende honorable, rendant hommage lors d'une allocution télévisée à celle que le Premier ministre Tony Blair avait rebaptisé la "princesse du peuple."
La monarchie a depuis remonté la pente, et les noces de rêve en avril dernier du petit-fils de la reine, William, deuxième dans l'ordre de succession, avec Kate Middleton, ont réconcilié les Britanniques avec leur monarchie.
Le couple a réussi un parfait sans faute pour sa première année, et fait régulièrement la Une de la presse "people" du monde entier, apportant la touche de glamour qui manquait depuis la disparition de Diana.
La petite "Lilibet", l'enfant joueuse née le 21 avril 1926 au domicile londonien de ses parents, le duc et la duchesse d'York, n'était pourtant pas destinée au trô ne.
C'est l'abdication d'Edward VIII, futur duc de Windsor, et l'accession au trô ne du père d'Elizabeth, qui la place en ligne directe.
Et en février 1952, le désarroi se lit sur le visage de la jeune princesse lorsqu'elle rentre précipitamment du Kenya, après le décès de George VI.
Devenue à seulement 25 ans souveraine du Royaume-Uni et de plusieurs états du Commonwealth dont le Canada, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, elle embrasse immédiatement ce "travail à vie" selon son expression de l'époque.
Avec ses quatre enfants, Charles, né en 1948, Anne, en 1950, Andrew, en 1960 et Edward né en 1964, elle se montre distante, en public au moins.
Ses seules passions affichées sont les courses de chevaux et ses chiens corgis: pas moins de 30 se sont succédés en 60 ans de règne.
Les anecdotes décrivent une femme aux goûts ordinaires, qui garde ses céréales du petit déjeuner dans un Tupperware et lit les pronostics des courses.
La reine, qui n'est jamais aussi à l'aise qu'à la campagne ou dans son château de Windsor, est un mélange rassurant de conservatisme et d'adaptation à la modernité. Elle a son permis de conduire depuis 1945, a ouvert son site officiel en 1997, suivi d'un compte Twitter en 2009.
A 86 ans, elle est le monarque britannique qui a le plus voyagé, avec 261 visites officielles. Elle surpassera si tout va bien en 2015 le record de longévité sur le trô ne détenu par la reine Victoria.