En Chine, la "black tech" au service de la sécurité
Reuters
Pékin - Sur un barrage autoroutier de la périphérie de Pékin, la police chinoise testait cette semaine un nouvel outil: des lunettes connectées capables de scanner le visage d’un conducteur et les plaques d’immatriculation de son véhicule, et de les transmettre immédiatement à une base de données de suspects.
En cas de correspondance, un signal d’alerte apparaît.
Fabriquées par l’entreprise chinoise LLVision, ces lunettes illustrent les efforts soutenus déployés par les autorités pour mettre la haute technologie au service de la sécurité, au risque d’une répression accrue de la dissidence.
La direction chinoise, note David Bandurski, co-directeur du China Media Project, un projet d’études des médias de l’Université de Hong Kong, “considère (Internet et les technologies de la communication) comme des outils indispensables de contrôle social et politique”.
Intelligence artificielle, reconnaissance faciale, métadonnées, ces technologies sont développées à grande échelle pour surveiller et contrôler les comportements contraires aux intérêts du Parti communiste chinois, sur Internet ou dans le monde réel.
La réunion annuelle de l’Assemblée nationale populaire (ANP), le parlement chinois, qui devrait entériner ce week-end la suppression de la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels consécutifs, permettant théoriquement à Xi Jinping de se maintenir indéfiniment à la tête de l’Etat, a été ainsi l’occasion d’inaugurer de nouveaux moyens de surveillance.
Les visages des délégués et visiteurs pénétrant dans le palais de l’Assemblée du peuple, où se réunit l’ANP, sont scannés et les caméras ont été améliorées pour filmer, analyser et comparer des visages en deux secondes environ, selon un système baptisé “Skynet”, qui dispose d’une base de données nationale listant des individus jugés suspects par les autorités.
ROBOTS POLICIERS
“Cette année, de tout nouveaux outils de ‘black tech’ ont été mis en place pour assurer la sécurité (de la réunion de l’ANP)”, observe le journal Science and Technology Daily, contrôlé par l’Etat. La “black tech” est une expression utilisée dans la bande dessinée en Chine pour désigner les engins de surveillance futuristes.
“Le scénario du film de science-fiction ‘Minority Report’ est désormais devenu une partie de la vie quotidienne”, ajoute le quotidien, par allusion à ce film avec Tom Cruise où les crimes sont résolus et sanctionnés avant même de survenir.
Parmi les autres technologies utilisées figurent des robots policiers pour le contrôle des foules, des drones pour surveiller les zones frontalières et des systèmes d’intelligence artificielle pour censurer les comportements sur internet.
Des scanners sont également capables de lire les données de téléphones mobiles et dans un récent rapport, Human Rights Watch relevait que la Chine élargissait une base de données biométrique afin d’accroître ses capacités de reconnaissance vocale.
Déjà en place depuis longtemps dans des régions en proie à des troubles comme le Xinjiang (ouest), ces outils de surveillance sont étendus progressivement à tout le pays, avec l’objectif de centraliser et standardiser au cours de l’année à venir ces systèmes pour l’instant puissants, mais fragmentés.
A la réunion de l’ANP, la plupart des délégués se réjouissent de cette utilisation accrue de la technologie pour améliorer la sécurité de l’Etat.
“C’est une bonne chose, cela signifie que notre technologie est vraiment en avance dans le monde”, déclare Lu Yaping, un délégué de la province de Jiangsu.
Quant au PDG de LLVision, le fabricant des lunettes intelligentes, il estime que la population n’a pas à s’inquiéter, car les autorités, dit-il, utilisent son équipement pour de “nobles causes”, à savoir arrêter des fugitifs ou des suspects.
Et Wu Fei d’ajouter: “Nous faisons confiance au gouvernement.”
Fabriquées par l’entreprise chinoise LLVision, ces lunettes illustrent les efforts soutenus déployés par les autorités pour mettre la haute technologie au service de la sécurité, au risque d’une répression accrue de la dissidence.
La direction chinoise, note David Bandurski, co-directeur du China Media Project, un projet d’études des médias de l’Université de Hong Kong, “considère (Internet et les technologies de la communication) comme des outils indispensables de contrôle social et politique”.
Intelligence artificielle, reconnaissance faciale, métadonnées, ces technologies sont développées à grande échelle pour surveiller et contrôler les comportements contraires aux intérêts du Parti communiste chinois, sur Internet ou dans le monde réel.
La réunion annuelle de l’Assemblée nationale populaire (ANP), le parlement chinois, qui devrait entériner ce week-end la suppression de la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels consécutifs, permettant théoriquement à Xi Jinping de se maintenir indéfiniment à la tête de l’Etat, a été ainsi l’occasion d’inaugurer de nouveaux moyens de surveillance.
Les visages des délégués et visiteurs pénétrant dans le palais de l’Assemblée du peuple, où se réunit l’ANP, sont scannés et les caméras ont été améliorées pour filmer, analyser et comparer des visages en deux secondes environ, selon un système baptisé “Skynet”, qui dispose d’une base de données nationale listant des individus jugés suspects par les autorités.
ROBOTS POLICIERS
“Cette année, de tout nouveaux outils de ‘black tech’ ont été mis en place pour assurer la sécurité (de la réunion de l’ANP)”, observe le journal Science and Technology Daily, contrôlé par l’Etat. La “black tech” est une expression utilisée dans la bande dessinée en Chine pour désigner les engins de surveillance futuristes.
“Le scénario du film de science-fiction ‘Minority Report’ est désormais devenu une partie de la vie quotidienne”, ajoute le quotidien, par allusion à ce film avec Tom Cruise où les crimes sont résolus et sanctionnés avant même de survenir.
Parmi les autres technologies utilisées figurent des robots policiers pour le contrôle des foules, des drones pour surveiller les zones frontalières et des systèmes d’intelligence artificielle pour censurer les comportements sur internet.
Des scanners sont également capables de lire les données de téléphones mobiles et dans un récent rapport, Human Rights Watch relevait que la Chine élargissait une base de données biométrique afin d’accroître ses capacités de reconnaissance vocale.
Déjà en place depuis longtemps dans des régions en proie à des troubles comme le Xinjiang (ouest), ces outils de surveillance sont étendus progressivement à tout le pays, avec l’objectif de centraliser et standardiser au cours de l’année à venir ces systèmes pour l’instant puissants, mais fragmentés.
A la réunion de l’ANP, la plupart des délégués se réjouissent de cette utilisation accrue de la technologie pour améliorer la sécurité de l’Etat.
“C’est une bonne chose, cela signifie que notre technologie est vraiment en avance dans le monde”, déclare Lu Yaping, un délégué de la province de Jiangsu.
Quant au PDG de LLVision, le fabricant des lunettes intelligentes, il estime que la population n’a pas à s’inquiéter, car les autorités, dit-il, utilisent son équipement pour de “nobles causes”, à savoir arrêter des fugitifs ou des suspects.
Et Wu Fei d’ajouter: “Nous faisons confiance au gouvernement.”