Enfance: des progrès, mais encore des problèmes graves
AFP
Paris - Les droits de l'enfant ont connu "des progrès" en France depuis cinq ans, mais de nombreux problèmes subsistent, notamment "un vrai malaise des adolescents" lié à la faiblesse du système de médecine scolaire, a estimé jeudi Jacques Hintzy, président de l'Unicef pour la France.
Il a évoqué des progrès "sur l'âge légal du mariage des filles -ce qui permet d'éviter des mariages précoces-, sur la possibilité pour l'enfant d'être entendu en justice avec la loi de 2005, sur l'accueil élargi des enfants handicapés à l'école depuis 2005 et désormais sur l'application directe de la convention des droits des enfants par les tribunaux".
Mais, a-t-il souligné, la maltraitance constitue "vraiment un problème grave" en Europe: dans l'ensemble des pays européens, environ un enfant sur vingt-cinq est victime de maltraitances physiques et un sur dix de maltraitances psychiques.
En France, "il y a aussi d'autres problèmes qui nous interpellent", a expliqué M. Hintzy, mentionnant 150.000 enfants sortant du système solaire en échec ou 40.000 enfants quasiment livrés à eux-mêmes, dont pratiquement 4.000 à 5.000 mineurs étrangers isolés.
Il a pointé "un vrai malaise des adolescents dû à une faiblesse du système de médecine et de médecine scolaire: il y a par exemple simplement un médecin pour 8.000 à 12.000 enfants au niveau scolaire".
Le président de l'Unicef pour la France a également fait état d'"une chute de 10% depuis 1999 de la possibilité pour certains enfants de partir en vacances, preuve de précarité" et jugé "inadmissible" qu'un à deux millions d'enfants vivent dans la pauvreté.
Avant l'été, le comité des droits des Nations unies a jugé nécessaire pour la France "une vraie politique globale de l'enfance et un plan d'action, plus de coordination, d'homogénéité territoriale", a rappelé M. Hintzy.
Dans ce contexte, la disparition du Défenseur des enfants "nous inquiète parce que ce poste était véritablement le gardien de l'application des droits de l'enfant" et que "pratiquement 80% des Français le jugent utile", a-t-il dit.