Espagne: le parlement catalan approuve l'interdiction des corridas
AFP
Barcelone - Les députés du parlement régional de Catalogne (nord-est de l'Espagne) ont approuvé mercredi l'interdiction des corridas, à partir du 1er janvier 2012, par 68 voix pour, 55 contre et neuf abstentions.
Les députés régionaux ont approuvé une "initiative législative populaire" (ILP) qui, appuyée par 180.000 signatures, réclamait la fin de ce spectacle "barbare".
Cette interdiction dans une région importante d'Espagne constitue un coup dur pour le monde taurin dans un contexte de morosité en raison d'une relative désaffection des spectateurs et de la crise économique sévère que traverse le pays.
Les milieux conservateurs espagnols ont accusé les parlementaires catalans d'arrière-pensées nationalistes et identitaires dans ce vote contre une tradition séculaire "espagnole", dans un contexte tendu lié à la récente remise en cause par le justice espagnole du statut d'autonomie catalan.
Mais le débat mercredi, avant le vote au parlement catalan, a tourné essentiellement autour du caractère "cruel" ou non des courses de taureaux et de la "liberté" de ceux qui veulent y assister, dans une région où la tauromachie fait de moins en moins recette.
"C'est une cruauté gratuite, un spectacle de torture", a lancé Francesc Pané, porte-parole de la coalition ICV-EUIA regroupant écologistes et extrême gauche, qui a voté pour la prohibition.
Le président socialiste du gouvernement catalan, José Montilla, a affirmé pour sa part qu'il avait voté contre l'interdiction parce qu'il "croit en la liberté" et aurait préféré le maintien de cette tradition.
"On ne peut obliger personne à aller aux corridas, comme personne ne peut interdire d'y aller", avait affirmé avant le vote Mariano Rajoy, leader du Parti populaire (PP, droite, opposition), qui a annoncé son intention d'en appeler au tribunal constitutionnel.
De nombreux pro et antitaurins s'étaient rassemblés devant le parlement pour manifester avant le vote. Le résultat du scrutin a été applaudi par le public dans l'enceinte du parlement.