Espagne: les manifestants de la Puerta del Sol réduisent leur campement
AFP
Madrid - Les jeunes "indignés" qui occupent depuis la mi-mai la Puerta del Sol à Madrid ont commencé à réduire leur village de tentes, toujours à la recherche d'une "sortie" de ce lieu devenu le symbole de ce mouvement alternatif inédit en Espagne.
De nuit, quelques dizaines de manifestants seulement continuent à assurer une permanence, trois semaines après les rassemblements de plusieurs dizaines de milliers de personnes à la Puerta del Sol, contre les conséquences de la crise ou les excès du capitalisme.
Car le mouvement, vecteur de l'angoisse de millions d'Espagnols face au chô mage (21,29% des actifs) et la précarité sociale, se cherche un second souffle.
La plupart des manifestants présents dans le campement ne cachent plus leur souhait de quitter les lieux au plus vite.
Mais en vertu du principe du consensus adopté par le mouvement, la décision doit être prise lors d'une assemblée générale, sans cesse différée en particulier à cause de pluies diluviennes.
A cô té des stands, l'espace est maintenant envahi par des groupes de sans-abri, créant des problèmes de sécurité de plus en plus difficiles à gérer.
"Il y a là beaucoup de gens qui boivent, qui se battent, qui n'ont rien à voir avec le mouvement", remarquait un manifestant de 19 ans, se présentant sous son seul prénom de Rodrigo, en désignant un groupe visiblement très agité, installé au beau milieu du camp autour de petites tentes de camping.
"Nous devons agir davantage, il aurait fallu démonter le camp plus tô t", ajoutait le jeune homme, affecté à la commission "respect", chargée du maintien de l'ordre.
A Barcelone, les manifestants discutaient toujours mardi du maintien de leur village de tentes sur la Plaza de Catalunya.
Le mouvement, relayé par les réseaux sociaux, s'est propagé depuis le 15 mai à toutes les villes d'Espagne.
Les "indignés" prévoient maintenant plusieurs manifestations à l'échelle nationale, dont une le 11 juin, jour de l'investiture des maires élus lors des élections du 22 mai, avant une journée de mobilisation le 19 juin.