Espagne: un respirateur non breveté contre le Covid-19
AFP
Madrid - Un respirateur développé à partir d'un moteur d'essuie-glace et non breveté pour pouvoir être produit en Afrique ou en Amérique latine: c'est le pari du Dr Manuel Puig Domingo et du constructeur automobile Seat en Espagne contre le coronavirus.
Moins performant qu'un modèle conventionnel, il a été conçu à une vitesse "que nous n'aurions jamais imaginée" en raison de l'urgence sanitaire, explique cet endocrinologue dans un entretien téléphonique avec l'AFP.
Comme en Espagne, les constructeurs automobiles dans d'autres pays se sont lancés dans la fabrication de précieux respirateurs, tels General Motors ou Ford aux Etats-Unis ou PSA en France.
En Espagne, le projet est parti d'un constat sans appel, selon le Dr Puig: "si vous dépendez des autres" pour produire du matériel sanitaire, "les choses peuvent très mal se passer". Une expérience vécue par le pays, parmi les plus endeuillés du monde par le Covid-19 et contraint d'importer massivement sur un marché devenu hyper-concurrentiel.
Les respirateurs sont fondamentaux pour sauver des vies car ils permettent d'assurer la ventilation artificielle des poumons de patients atteints d'une pneumonie bilatérale entraînée par le coronavirus.
Modèle "assez simple", ce respirateur espagnol est produit dans l'usine Seat (groupe Volkswagen) à Martorell en Catalogne dans le nord-est du pays et développé à partir d'un moteur de pare-brise. Il a été testé sur des porcs et autorisé par l'Agence espagnole du médicament.
Contrairement à un modèle standard qui permet une assistance respiratoire totale ou partielle, le modèle du Dr Puig, directeur du Centre de recherche de l'hôpital Germans Trias i Pujol à Badalone, ne permet d'assurer que l'assistance totale.
Après avoir commencé à récupérer ses capacités respiratoires, le patient doit donc être intubé avec un modèle standard capable de le ventiler "à la demande".
Mais l'équipe du Dr Puig travaille actuellement au développement de deux autres modèles complets qui devraient être prêts dans quelques semaines.
"Dans un pays moderne et riche, on ne devrait pas avoir à utiliser" ces respirateurs basiques, estime le Dr Puig.
Mais dans le contexte actuel, 42 hôpitaux espagnols ont commandé le modèle, baptisé OxyGEN et développé sur la base de l'idée d'une petite entreprise d'ingénieurs de Barcelone, Protofy.xyz, souligne-t-il.
Pour permettre sa diffusion, ce respirateur ne sera pas breveté. "Tout constructeur automobile ou autre industrie ayant la capacité de produire ce respirateur peut le faire", a déclaré à l'AFP un porte-parole de Seat.
Il s'agit d'un projet "totalement altruiste", entièrement financé par Seat pour un montant qui n'a pas été précisé, a-t-il mis en avant. La production a commencé samedi à un rythme de 100 unités par jour pouvant être porté à 300, a-t-il précisé.
Le Dr Puig espère voir son modèle arriver en Afrique ou en Amérique du sud car "de nombreux pays de ces continents n'ont pas les moyens d'avoir une grande quantité de respirateurs". Il affirme avoir reçu des demandes d'Italie et est en cours de discussions avec l'Argentine et le Chili.
Mais il fait surtout le voeu que ce modèle "ne passe pas entre les mains de gens qui en feraient un commerce".
Comme en Espagne, les constructeurs automobiles dans d'autres pays se sont lancés dans la fabrication de précieux respirateurs, tels General Motors ou Ford aux Etats-Unis ou PSA en France.
En Espagne, le projet est parti d'un constat sans appel, selon le Dr Puig: "si vous dépendez des autres" pour produire du matériel sanitaire, "les choses peuvent très mal se passer". Une expérience vécue par le pays, parmi les plus endeuillés du monde par le Covid-19 et contraint d'importer massivement sur un marché devenu hyper-concurrentiel.
Les respirateurs sont fondamentaux pour sauver des vies car ils permettent d'assurer la ventilation artificielle des poumons de patients atteints d'une pneumonie bilatérale entraînée par le coronavirus.
Modèle "assez simple", ce respirateur espagnol est produit dans l'usine Seat (groupe Volkswagen) à Martorell en Catalogne dans le nord-est du pays et développé à partir d'un moteur de pare-brise. Il a été testé sur des porcs et autorisé par l'Agence espagnole du médicament.
Contrairement à un modèle standard qui permet une assistance respiratoire totale ou partielle, le modèle du Dr Puig, directeur du Centre de recherche de l'hôpital Germans Trias i Pujol à Badalone, ne permet d'assurer que l'assistance totale.
Après avoir commencé à récupérer ses capacités respiratoires, le patient doit donc être intubé avec un modèle standard capable de le ventiler "à la demande".
Mais l'équipe du Dr Puig travaille actuellement au développement de deux autres modèles complets qui devraient être prêts dans quelques semaines.
"Dans un pays moderne et riche, on ne devrait pas avoir à utiliser" ces respirateurs basiques, estime le Dr Puig.
Mais dans le contexte actuel, 42 hôpitaux espagnols ont commandé le modèle, baptisé OxyGEN et développé sur la base de l'idée d'une petite entreprise d'ingénieurs de Barcelone, Protofy.xyz, souligne-t-il.
Pour permettre sa diffusion, ce respirateur ne sera pas breveté. "Tout constructeur automobile ou autre industrie ayant la capacité de produire ce respirateur peut le faire", a déclaré à l'AFP un porte-parole de Seat.
Il s'agit d'un projet "totalement altruiste", entièrement financé par Seat pour un montant qui n'a pas été précisé, a-t-il mis en avant. La production a commencé samedi à un rythme de 100 unités par jour pouvant être porté à 300, a-t-il précisé.
Le Dr Puig espère voir son modèle arriver en Afrique ou en Amérique du sud car "de nombreux pays de ces continents n'ont pas les moyens d'avoir une grande quantité de respirateurs". Il affirme avoir reçu des demandes d'Italie et est en cours de discussions avec l'Argentine et le Chili.
Mais il fait surtout le voeu que ce modèle "ne passe pas entre les mains de gens qui en feraient un commerce".