Etats-Unis: Joe Biden à l'offensive face à Ryan, une semaine après le débat raté d'Obama
AFP
Washington - Les candidats à la vice-présidence américaine, le démocrate Joe Biden et le républicain Paul Ryan, s'affrontent jeudi soir dans le Kentucky une semaine après le débat raté de Barack Obama et à moins de 30 jours de l'élection.
Moins important que les trois débats présidentiels, l'exercice ne sera pas sans enjeux vu les personnalités très opposées des candidats et le nouveau tour pris par la campagne.
Depuis la prestation ratée de Barack Obama lors du premier débat présidentiel du 3 octobre à Denver dans le Colorado, l'équipe démocrate fait grise mine. Pour la première fois depuis le début de la campagne, la moyenne de sondages réalisée par le site RealClearPolitics a accordé mardi une légère avance au républicain Mitt Romney, le créditant sur le plan national de 48% des voix contre 47,3% au président sortant.
Le mot d'ordre des démocrates à Joe Biden face à son rival conservateur Paul Ryan est donc la contre-attaque, pour tenter de redonner de l'élan à Obama à moins d'un mois de l'élection du 6 novembre. A l'instar, notent les experts politiques, du républicain Dick Cheney face à John Edwards en 2004, qui avait relancé George W. Bush après son débat raté contre John Kerry.
Le face-à-face sera suivi de près par le président Obama, alors en campagne en Floride, tandis que Mitt Romney devait se rendre en Caroline du Nord.
Festival de piques verbales
Lors du débat de 90 minutes, orchestré par la journaliste Martha Raddatz d'ABC News, l'actuel vice-président Joe Biden, qui se pose en défenseur des classes moyennes, devrait viser précisément là où Barack Obama s'est retenu à Denver: sur le refus des républicains de sauver l'industrie automobile américaine, leur volonté de sabrer dans les dépenses publiques, de privatiser la sécurité sociale, ou de défendre les baisses d'impôts pour les plus fortunés.
Et revenir pourquoi pas aussi sur la remarque de Mitt Romney sur les 47% d'assistés qui selon lui vivent aux crochets du gouvernement.
En face, Paul Ryan, chantre du conservatisme fiscal, à la tête de la puissante commission du Budget de la Chambre des représentants, s'est plus que préparé. A 42 ans, soit 27 de moins que Joe Biden, il n'est pas sans expérience politique, ayant été élu sept fois au Congrès. Mais il n'a jamais participé à un tel débat devant des dizaines de millions de téléspectateurs.
Mitt Romney lui-même a ironisé sur CNN mardi: "Je pense que c'est le premier débat de Paul. Mais je peux me tromper. Il a peut-être eu un premier débat au lycée, je ne sais pas". Avant de préciser mercredi dans l'Ohio: "Je suis sûr qu'il va bien s'en tirer".
Traditionnellement, le débat des vice-présidents, organisé tous les quatre ans depuis 1976, est l'occasion d'un festival de piques verbales entre les candidats, parfois plus féroce qu'au niveau des présidents.
Certaines sont restées dans les annales, comme la phrase de l'ex-gouverneure de l'Alaska Sarah Palin face à Joe Biden en 2008, lançant dès son arrivée sur le plateau pour irriter son aîné de rival: "Je peux vous appeler Joe?". Ou Dick Cheney taclant l'inconnu John Edwards en 2004 avec un: "La toute première fois que je vous ai vu, c'est quand vous êtes entré sur scène ce soir".
Selon un sondage réalisé par l'institut Pew du 4 au 7 octobre auprès de 1.511 adultes, 39% des votants ont une opinion favorable de Joe Biden et 51% une opinion défavorable, contre 44% et 40% pour Paul Ryan.
Après cet unique débat entre les candidats à la vice-présidence, deux derniers débats présidentiels sont prévus, les 16 et 22 octobre.